'Soir Milie,

Je viens de relire des trucs que j'avais écris, à propos de toi et d'autre truc, et la conclusion de ça, c'est … comme tu aimais à le dire "finalement, je suis pas si conne".

Je regrette beaucoup de t'avoir perdu, en ce moment j'aurai eu besoin de toi, enfin je veux dire, surtout en ce moment. J'aurai eu besoin que tu réquisitionnes une de mes après-midi à rien faire pour aller en ville, faire les magasins, te voir gueuler sur Pimkie, Orsay et tout le tralala parce qu'ils ont jamais ta taille, j'aurai besoin que tu me causes de ta fac, que tu me racontes toutes ces histoires sur ces anciennes du Jean Monnet que je suis censé connaître, mais dont, je te l'avoue, je ne me rappelle pas du tout. J'aurai eu besoin d'une après-midi à gueuler sur les gens, à me moquer d'eux, à écouter leurs conversations et imaginer la suite avec toi, à rire devant la boutique "Esprit d'homme"…
T'avais sale caractère, mais putain ce qu'il me faisait rire, hein Milie, je te l'ai jamais dis ça, non ? J'aurai peut-être du, mais entre nous y'avait pas de tendresse, on ne l'exprimait jamais, c'était pas notre genre. Pourtant tu sais, j'aurais aimé qu'il y en ait un peu quelque fois, comme en Italie, quand on était toujours l'une collé à l'autre, ton index accrochant mon petit doigt ou inversement, c'était mignon, moi j'aimais ça. A cette époque là, même si on se disputait quelque fois, je pensais pas qu'on arrêterait de se parler un jour, qu'on ne se verrait plus du tout, c'était quelque chose qui m'était totalement inimaginable. Mais j'ai fait une gaffe et c'est arrivé.
Dis Milie, j'ai tout fait pour me faire pardonner je crois, enfin, avec les moyens qu'on utilisait toi et moi, texto et lettre, mais t'y as jamais répondu. Tu sais, ça fait plus d'un an maintenant et je pense toujours à toi, quand je passe près de chez toi, je regarde toujours un peu, pour voir si je ne verrais pas ta tignasse noire, mais t'es jamais là. Quand je passe près des fac aussi je regarde, une fois je t'ai vu, t'avais l'air un peu triste, ça m'a rendu triste pour toi et je t'ai envoyé un texto, deux même, non, trois, mais t'y as pas répondu. Quand je suis en ville j'ai l'impression de te voir quelque fois, mais je sais que je me trompe, t'aimes pas trop aller en ville, enfin sans moi c'est pas la même chose, hein Milie… ?
Quelqu'un m'a dit une fois que je devrais pas trop m'attacher aux gens, qu'on était quelque fois plus heureux comme ça.
Toi aussi tu pensais ça Milie alors dis-moi… sans moi, t'es heureuse Milie ?

À suivre…