euh... bah voilà quoi... (désolée, je sais vraiment pas quoi en dire là)
Elle était seule
J’aime l’observer dans ses moments de solitude, quand elle croit que personne ne la voit, quand elle se sent seule, quand elle veut l’être, à ces moments là elle se montre si sereine et en même temps, elle est comme une petite fille, qui s’émerveille de tout, mais qui joue aussi tranquillement, dans un silence absolu. Je suis souvent là dans ses moments de solitude, à ne faire aucun bruit, je crois qu’au bout d’un moment elle finit par oublier ma présence, elle ne cherche plus à attirer mon attention comme elle le fait toujours, elle ne regarde plus à l’endroit où je suis, elle marmonne, toute seule, à sa seule intention, elle chante parfois, mais toujours, elle est plongé dans ce qu'elle fait, tout ce qu'il y a autour n’existera plus tant qu'elle n’aura pas fini.
Un jour elle écrivait, elle remplissait en quelque minute de longues pages, sans jamais relever la tête pour réfléchir, elle savait avec précision ce qu'elle voulait écrire, ce qu'elle voulait donner, puis brutalement, elle a posé son stylo. Elle n’avait pas fini d’écrire ce qu'elle voulait, elle ne faisait pas ça quand elle avait fini d’écrire, là elle s’est simplement retournée vers son lit, s’est levé et s’y est allongé. Elle était encore seule, si elle avait fini d’écrire, elle se serait souvenue de moi.
Ses cheveux parfaitement rangés sous sa tête, laissant juste quelques mèches cacher l’œil qui n’était pas enfoui dans son oreiller, ses deux bras sous son corps ; elle était allongée là comme dans des bras protecteurs, se serrant contre un corps inconnu, la tête remuant légèrement comme pour bien se placer entre les bras puissants, ceux qui l’entouraient de chaleur. Elle ne riait pas, n’était pas triste, elle était juste là, à profiter de cette tendresse artificielle, à respirer un parfum d’une douceur imaginaire, elle n’était pas là pour être consolé, elle voulait juste se sentir moins seule. Je me suis approché de son lit, sans trop faire de bruit, mais même si j’en avais fait, elle aurait eu la même réaction ; elle n’a pas bougé, pas même bronché, elle était toujours seule. Je suis arrivé à sa hauteur, je me suis assis face à elle, je regardais son visage qu’elle voulait cacher dans la chaleur de ce corps imaginaire, son regard était vide comme bien trop souvent. Elle a soulevé légèrement sa tête et porté ses yeux sur moi, elle m’a fixé longuement, ses yeux se teintaient doucement de rouge, une larme s’échappa, puis une seconde, son visage ne se déforma pas, pourtant elle pleurait, mais c'était des larmes sans émotions. Les goûtes d’eau salée glissaient le long de son nez et sautaient ensuite jusqu’au tissu plus bas, de son autre œil, elles mourraient directement dans son oreiller, je ne me demandai pas pourquoi elle pleurait, je savais que rien ne la rendait triste. Soudainement, elle bougea, passant une main sur ses yeux, elle sécha les larmes qui naissaient encore, puis elle se retourna et s’allongea sur le dos.
Elle était encore seule, même en me regardant dans les yeux, elle était seule, je n’étais que la projection de ce qu'elle voulait regarder tout en étant ce qu'elle ne voulait pas voir ; elle voulait regarder quelqu'un mais ne voulait voir personne. Je me suis levé et je suis parti, maintenant elle ne voulait plus ni regarder, ni voir quelqu'un, elle voulait juste attendre, continuant à laisser couler sur ses tempes ses larmes sans émotions.
Quand elle pleurait, elle regardait toujours le ciel, je lui avais demandé pourquoi elle faisait ça, elle m’avait simplement répondu qu'elle attendait de voir un ange, et quand elle en verrait un, les ailes grandes ouvertes, caressant les nuages du bout de ses plumes, alors elle arrêterait de pleurer.