Me voilà seule, comme toujours, la dernière à me coucher, même en jour de fête. Seule dans le salon, derrière moi, la table, avec tout les emballages des cadeaux de ma famille, certains encore en bon état, d'autres totalement déchiquetés.
Moi, ce soir, je n'ai ouvert aucun cadeau. J'en ai deux depuis quelque jours et deux (trois même) arrivent mardi. Alors cette année, après le repas, puisque personne n'est patient chez moi, ils ont ouvert leurs cadeaux, dans l'émotion, la surprise et la joie. J'ai bien cru que ma soeur allait me prendre dans ses bras, pour un porte-clés, s'eut été excessif, ma soeur et moi, on ne se touche pas.
Puis on est tous parti, retranchés dans nos "chez nous", nous sommes allés nous changer, se rendre plus beaux pour aller voir ma grand-mère et quelque autres membres de notre famille (décomposée), dans l'appartement juste à côté du notre.
Ce ne fût pas mon pire noël, ce ne fut pas le meilleur, dans ces moments là, ça dépend juste du sujet de conversation ou de la polémique autour de la table... Ce soir, il y a eut trop de "je veux être grand-père, fais un garçon", de "pédés", de "elle est enceinte aussi" et de "et toi, t'as pas de petit copain?". Mais ma tante (bien qu'étant la principale concernée pour la dernière réplique citée) m'a ému. Elle aurait tant aimer avoir une fille, je fus et suis encore, celle qu'elle aurait aimé avoir comme telle. Elle a voulut jouer à Doña Rojelia, mais je suis trop grande maintenant, elle ne peut plus me manipuler comme une poupée... Dommage, ça m'avait fait beaucoup rire étant petite.
Il y a eut beaucoup de nouvelles, hormis celle, répétée encore, de la prochaine naissance dans la famille, une autre annonce, ma cousine, elle aussi est enceinte et la copine de mon autre cousin... Peut-être. Il y a eut mon oncle, au chômage depuis trois mois, qui n'en avait rien dit jusque là, mais qui nous annonce cela en ajoutant "mais depuis trois jours tout va mieux, j'ai retrouvé du boulot", alors finalement on s'est pas inquiété.
Un noël finalement des plus banals, hormis les quelques annonces, il manquait peut-être juste un peu de bout de famille (une tante, un oncle, une cousine et son mari, un cousin et sa copine)... Il manquait surtout des phrases de ma part, des "je suis avec quelqu'un", des "non papa, je pourrais pas te faire un petit-fils, je sors avec une fille", des "un petit copain? non, une petite copine, oui", des "et alors, qu'est-ce que t'as contre les homo ? Ta fille en est une, tu vas lui cracher dessus comme sur les "pédés" ?". Je manquais d'animosité pour leur répondre, de courage pour leur avouer, d'une main chaude dans la mienne pour avoir confiance en moi (en nous).
Ils sont touchant tout de même, j'aurais aimé que tu sois là pour voir ça mon ange.
Autre(s) rêve(s) :
ai
...un jour on leur dira, et on sera ensemble pour supporter l'épreuve qui se déroulera alors...
...le noël de l'année dernière ma beaucoup manqué...