Il y a cette chanson, en live, celle qui vous a mis une boule dans le ventre dès la première fois que vous l'avez écouté. Juste une demi seconde, on les entends chanter et soudainement c'est des tonnes de souvenirs qui arrivent. La foule, on oublie tout les inconvénients de ces journées, juste ce moment là qui revient, Eux, sur scène, Moi, là, à les regarder. Juste en reparler et les souvenirs reviennent. Le public chante et moi je m'y revois, je Les revois, je Nous entends chanter comme eux là-bas, mais chez nous c'était mieux, on chantait plus fort et tout le temps, puis j'y étais.
J'y suis toujours.
Il y a cette fille, oui, celle-là. Belle et gentille, grande, plus grande que moi, même sans talons, pas plus talentueuse que moi -je sais c'est bète de dire ça, mais pour moi c'est important parce que me sentir rabaisser face à une personne, ça me bloque totalement-. Juste quelque sourires et quelque regards, rien de grand en fait, tellement rien, mais ça fait tellement longtemps, tellement de bien.
Puis elle me reconnait et me fait la bise.
Il y a les souvenirs encore, d'Elle. Juste à se demander quand on sera prète à lui reparler, si tout se passera bien, si on ne va pas pêter un cable, revenir dans la ronde qu'on avait crée avant, redevenir trop proche pour n'arriver à rien à la fin.
Il y a la peur de lui reparler, la peur de ma réaction, la peur qu'elle soit trop froide, celle qu'elle soit trop gentille, trop elle et tellement pas elle finalement.
Peur de retomber là dedans.
Puis il y a les larmes.
De joie la plupart du temps.