J'ai délaissé la poésie de Giacometti pour une autre poésie ce soir.
Comment ça, Giacometti faisait des peintures, des dessins, des sculptures et pas de poésie ? Vous n'avez pas vu comme moi ses sculptures à Bâle, cette pièce et surtout la Grande Femme IV.
Une baie vitrée, un voile juste devant elle, emplissant tout l'espace d'une lumière éclatante et diffuse, douce et chaude. Et cette Femme, juste devant cette baie vitrée, en contre jour, mais pas totalement. On entre dans la pièce et la voilà, imposante et gracieuse, on croirait qu'elle va tomber mais elle est de marbre (de bronze), sa tête est petite mais c'est ce qu'on voit en premier, tout sa force réside là.
J'en suis tombée amoureuse de cette sculpture.
Et de ce film aussi...
Je ne savais pas qu'il passait ce soir, mais j'ai reconnu quelque images quand ma mère zappait et j'ai hurlé "Le cercle des poètes disparus !!" en m'étouffant dans mes spaghetti. J'avais du travail, oui, je sais, j'ai du travail depuis deux semaines. Mais je n'ai pas pu résister, je me suis posée devant la tv, juste pour quelque minutes et finalement quand "Songe d'une nuit d'été" s'est achevé, j'étais encore là.
Alors oui, j'avoue, j'ai délaissé Giacometti pour les poètes disparus. Mais je les aime tant...
J'ai retenu mes sourires, mais pas tous, j'ai retenu mes larmes mais elles étaient là. Je me sens euphorique, comme quand un amant a vu sa promise, qu'elle lui a permis de l'approcher un peu plus, qu'elle lui a donné un bisou timide sur le coin de la bouche, qu'elle a rougit, et prié dans une fausse pudeur de s'en aller. Je suis partie, le coeur léger, ayant vu ce qu'il y avait de plus merveilleux à voir, ayant entendu les plus belles mélodie, ayant aimé la plus merveilleuse des personnes.
Je me sens bien. Ça me manquait.
Puis comme dirait l'autre....
Carpe....
Oh Capitaine mon Capitaine !!