14h30 le cours se fini enfin, avec Pauline et Kris on sort de là et on se retrouve face à la neige balancée dans tout les sens par un fort vent. Kris semble contente, je le suis aussi au fond, c'est beau la neige. Je prends mon bus et me plonge dans mon livre comme toutes ces dernières semaines, au bout de quelque minutes je relève la tête.
En face de moi deux personnes parlent, le bus 30 n'est, en général, pas très animé, je ne sais pas pourquoi, les gens sont silencieux sur cette ligne, alors quand quelqu'un parle enfin, ça se remarque. Une fille, un peu plus agée que moi, je crois, que j'avais remarquée en entrant dans le bus. Une de ces filles mignonne comme tout mais dont on arrive pas à définire l'origine, la peau matte, les cheveux blonds, pas de signe caractéristique d'une nationalité, pas moyen de savoir dans quelle partie du monde son sang prend source. Elle a été rejoint par un garçon, à peu près du même âge, un grand gaillard blond qui a l'air sympathique. -M- dans les oreilles, j'entends leur voix et sens à l'intonation que quelque chose n'est pas comme d'habitude, je mets -M- en pause et les écoute : ils sont américains (anglais peut-être mais il me semble qu'ils n'avaient pas ce petit accent anglais).
A ma droite, derrière la vitre, la neige virevolte dans tout les sens, les flocons les plus lourd dansent un peu puis se déposent sur le sol humide, les plus léger dansent et dansent encore. Certain remontent le long de la vitre, ils ne veulent pas s'écraser sur le sol, ils volent, ils volent et repartent haut dans le ciel. Je n'écoute pas la conversation des deux anglophones, mais je les entends à travers le plastique dans mes oreilles, j'aime écouter les conversations qui ne sont pas en français ou en espagnole, j'aime écouter ces accents étrangers, essayer de comprendre rien qu'avec les mimiques, les intonations, les rires. Je pourrais comprendre mais décide de ne pas le faire, mais j'apprécie de voir avec quel enthousiasme ils se parlent, contents sûrement de se retrouver ensemble dans cette petite ville, contents d'être du même pays, peut-être même de la même ville, là bas, chez eux.
Je dis à -M- de reprendre, mes yeux quittent la neige qui s'amuse et je retourne dans les lignes noires, à Tokyo, dans le quartier chaud avec Kenji et Franck, l'americain.
Dans mon coeur y'a un petit sourire.