Juste une petite scène imaginée hier soir, qui a faillit me tenir éveillée très longtemps et que j'ai finalement écrite dans le bus aller et retour ce matin.
Jeudi 6 octobre
Ils étaient si maladroits tout les deux, ils ne savaient que faire de cette situation alors machinalement ils s'étaient approchés et s'étaient fait la bise. Quand il se retourna, elle se dit que c'était stupide, que quand un gars vous dit de telles choses on ne lui fait pas la bise après. Il lui avait même semblé que c'était leur baiser d'adieu, mais ça aussi c'était stupide car elle le reverrait encore demain et tout les autres jours après. Elle avait vu son regard plein de regrets, dernière torture avant qu'il ne se retourne. Elle voulait le maudire, elle ne l'aimait que plus. Elle tourna sa tête à droite et plongea son regard sur la fenêtre à côté d'elle, son reflet disparu dans la pénombre, ça avait l'air d'un souvenir mais la douleur était trop présente. Elle savait bien qu'il n'y avait aucun espoir, elle avait tout de même réussi à en garder quelques parcelles, mais il venait de tout lui prendre. Avait-il eu vraiment besoin de dire ces mots ? Sans doute le fallait-il, il fallait lui dire qu'il était déjà avec quelqu'un. Comme si elle n'avait rien vu. Il fallait lui dire que, dans d'autres circonstances, peut-être que… Mais ça aussi elle le savait, alors finalement qu'était-il venu faire ici ? Détruire ses parcelles d'espoir. Voilà tout. Ses yeux se perdaient dans le vide, elle ne voulait pas pleurer, pleurer pour quelque chose qui n'existe pas, ça n'a pas de sens.
Elle entendit le tissu de ses vêtements se froisser, une parcelle revint, elle vit, dans le reflet sur la fenêtre, sa silhouette se reformer, la parcelle grandit. Elle se retourna, son cœur se mit à battre la chamade, elle se maudissait.
- Tu as déjà été avec quelqu'un que tu n'aimais pas à la base ? Elle se leva et fit deux pas.
- Oui, répondit-elle gravement.
- Quand tu sortais avec, t'as eu l'illusion que tu l'aimais ?
- Oui, dit-elle encore, il faisait mourir son cœur.
- On a tellement l'impression de l'aimer qu'on finit par le croire et peut-être même l'aimer vraiment finalement.
Elle ne répondit pas. Une parcelle disparue.
- Comment tu as fait pour savoir que tu ne l'aimais pas vraiment ?
- Après la rupture, je n'étais pas assez triste pour l'avoir aimé un jour.
Il ne dit rien pendant quelque seconde.
- Tu vois, moi, ça fait presque un an que je me berce d'illusions, j'avais tellement l'impression de l'aimer que je ne me posais plus de question. Il fit quelque pas. Puis tu as débarqué et j'ai appris à te connaître et depuis je n'arrête pas de me poser des questions. C'est tellement différent avec toi, tellement plus doux, plus beau… Tellement plus vrai.
Elle ne put plus rien dire, elle souriait mais elle savait que ce sourire ne pourrait jamais exprimer tout le bonheur que ces mots lui donnaient, toutes les parcelles revinrent.
Il sourit et baissa la tête, ils s'étaient compris.
- Dis voir, quand j'aurais rompu, tu… Enfin on…
Elle fit oui de la tête, il y avait des mots qui ne devaient pas être dit pour garder toute la beauté à cette scène.
- Mais… Reprit-il.
- Mais…? Répéta-t-elle.
- Il me faudra un peu de temps… Je veux dire, après, pour me remettre. Tu pourras…
- J'attendrai… Je t'attendrai. Rectifia-t-elle avec plus de douceur.
Ils se sourirent, il n'y avait plus rien d'autre à faire. Il tendit la main vers elle dans un geste maladroit, il ne savait que faire, elle tendit la sienne et leurs doigts se frôlèrent.
Ils restèrent là à contempler le sourire de l'autre, ils étaient heureux, mais il ne fallait pas se toucher, même s'ils en avaient envie, se toucher signifiait aller trop loin car ils ne pourraient pas s'arrêter, ne plus jamais se séparer.
Autre(s) rêve(s) :
Félicitation... J'adore. Trés beau et trés touchant, une belle histoire comme on aimerait la vivre. Tu écris trés bien.
Bisous