[Ecrit y'a un bout de temps, mais pas si long que ça]
Ceci est une lettre d’adieu. Je ne mourrai pas et ne vous quitte point, je ne me suiciderai pas, mais il y a pourtant une partie de moi qui meurt à petit feu. Je sacrifie mes rêves, je les suicide, ils meurent au pied de la falaise de votre réalité si forte et pourtant si obscure. Cette mort, j’en porte le fardeau, mais sur cette croix de bois, ce sont vos noms que j’ai gravés, vous, tous ceux qui n’avez pas cru assez fort en mes rêves. Les vôtres se sont peut-être rompus et vous n’y croyez plus assez fort pour les autres, mais pourquoi avoir cherché à anéantir les miens aussi ?
Il est vrai que je n’ai jamais été assez forte pour mener mes rêves à bien toute seule, j’ai demandé de l’aide et ceux montés dans la barque y sont entré de leur plein gré… Mais ils se sont tous noyés, je les ai laissé s’échouer au pied de la falaise réalité sans même leur lancer une bouée, car quand ils sont entrés dans la barque, ils tenaient les rames et ils les ont lâchés.
Je sais que je suis lâche d’abandonner la barque ainsi, mais toutes ces vagues qui me ramenaient vers la réalité m’ont fait peur, et tout ce monde au bord de l’eau m’appelait. « Ici il fait meilleur, ici tu n’auras plus peur, là-bas il y a le soleil, mais avant, tu ne sais pas quelle tempête tu devras affronter. Ici le temps est maussade, mais il n’y a pas de vent, même s’il fait un peu froid » La réalité est moche, mais c’est la terre ferme, les rêves sont une mer agitée et seule dans ma barque, je ne sais pas nager.
La falaise réalité a suicidé la barque de mes rêves. Je ne meurs pas aujourd’hui, mais c’est à petit feu que s’éteignent mes rêves.
Adieu, la rêveuse vous salue bien, vous l’avez tué.
Parole de Poète qui disparaît.
Autre(s) rêve(s) :
Je n'arrête pas de le lire et de le relire sans me lasser une seule micro-seconde.
Bravo pour ce chef-d'oeuvre :]