- Tu m’aimes ?
- Je t’apprécie beaucoup, tu le sais. Et toi, tu m’aimes ?
- Oui.
- Pose ta main sur la table.
- Quoi ?
- Pose ta main sur la table.
Il s’exécute.
- La paume vers le haut.
Il tourne sa main et écrase ses doigts sur le bois pour laisser voir tout l’espace de sa paume.
L’autre prend un couteau, il fait glisser la lame au centre de la main offerte, descend à son poignet puis remonte jusqu’à son alliance. Dans un geste soudain, il plante la lame droite au milieu de la paume.
[Film : Rimbaud Verlaine d’Agnieszka Holland]
Je suis assise à mon bureau, nue comme à mon premier jour, une de ces instinctives envies d’écrire. La lumière n’était pas éteinte, je venais à peine de me mettre sous la couette, puis les mots ont frappé si fort, l’envie a gratté et le stylo me démangeait comme la jambe absente d’un amputé.
Tu n’as même pas sourcillé. Tu es assise derrière moi, le corps à moitié chauffé sous la couette, la moitié de tes seins dehors, ils doivent être tout froid. Je les réchaufferai. Tu dois entendre mon stylo gratter sur la feuille. Moi, je n’entends pas les pages du livre qui tu lis depuis quelques jours se tourner, mes oreilles sont inondées de musique. Je n’aime pas écrire dans le silence. J’aime pouvoir, à tout moment, relever la tête et me mettre à chanter, sans son, avec beaucoup d’émotion puis revenir à mes propres mots.
Tu ne te coucheras pas tant que je ne serai pas revenue, tu t’endormiras peut-être assise, mais tu ne me demanderas pas de revenir près de toi. Je sais que tu me regardes souvent au-dessus de tes lunettes, tu m’observes en flou. Quelque fois, tu rajustes tes lunettes pour me regarder plus nettement mais elles se baissent d’elles-mêmes et tu ne les remets pas. Tu aimes me regarder et j’aime savoir que tu m’observes, sinon je ne pourrais pas écrire. Si tu n’étais pas là, à ne rien dire, dis-moi, comment pourrais-je écrire ?
C’est l’harmonie me dis-tu quand je te demande quel genre d’amour est-ce quand on arrive à faire quelque chose dans la même pièce que l’autre sans pour autant être dérangé par sa présence.
Cette manie d’écrire en pleine nuit en avait dérangé plus d’une : « Éteints cette lumière ! T’écriras demain ! Reviens dormir ! Rhabille-toi au moins. ». Toi, tu me laisses ma nudité, tu me laisse te réveiller en pleine nuit pour écrire, pour te faire l’amour, pour pleurer. Et jamais tu ne dis mots, tu sais que je n’en ai pas besoin. Tu m’ensorcèles comme une sirène quand tu joues les muettes. Que ferai-je sans toi ? De l’Harmonie me dis-tu.
Amour. C’est tout. Je t’aime et ton silence me suffit.
Toi aussi tu m’apprécies beaucoup et si tu me plantais un couteau dans la main, je sourirais. Mais tu ne le feras pas, car tu m’aimes sans me faire mal. Toi, au moins.
Parole de Poète Disparu.
Autre(s) rêve(s) :
Y'a des jours où vraiment je désespere de trouver une fille comme ça ...une fille tout court .
bisous !!!
Re:
Je suis dans le même cas, je sais même plus si des filles comme ça existe vraiment... Mouarf é_è
mais si ca existe... Mais malheureusement tu peux pas sortir avec toi même lol
[en plus t'es devant la tivi]
wolf-rayet