Titre pris de la chanson de Cali, parce que je l'écoute et que ça colle un peu.
Juste une scène, rien de très spécial, mais si vous commencez à lire... Allez jusqu'à la fin, c'est qu'est le plus interessant =]
Nan mais quel con quand même « Fallait pas bouger ! » alors que j’avais pas bougé d’un millimètre avant que son truc me fasse mal à la lèvre !
Elle ferma la porte derrière elle, elle avait envie de la claquer, mais effrayer la secrétaire et la nana qui attendait, n’aurait servit à rien. Il se prend pour qui ce con ? ! Ses genoux flanchèrent pendant une demi-seconde, lui ne remarqua rien, elle lui fit sourit. Il était sur le pallier qui séparait les deux escaliers qui menaient à la sortie. Le visage un peu blafard, mais souriant, acculé au mur, les mains dans les poches de son vieux jeans troué. Il se redressa, elle se demanda depuis combien de temps il était là, sans doute pas trop longtemps, se rassura-t-elle. Elle descendit les marches pour le rejoindre mais s’arrêta avant les deux dernières, prit une grande inspiration et souffla.
- Ça va ? Demanda-t-il en avançant vers elle, une main tendue comme pour la retenir.
- Ouais, répondit-elle, ça me fait toujours ça quand j’sors d’ici. Elle acheva de descendre l’escalier. Je me disais que c’était peut-être l’anesthésie, mais il m’en a pas fait aujourd’hui, ça doit juste être l’émotion.
Ils descendirent l’autre escalier ensemble, il se baissa pour attraper la laisse de son chien qui les attendait en bas du second escalier. C’était un grand chien noir aux allures de berger allemand, elle pouvait caresser sa tête du bout des doigts sans même se baisser quand elle était debout. Elle ouvrit la porte et ils sortirent tous les trois.
- Il doit être sacrément sexy ce dentiste pour te mettre dans un tel état.
Elle rit.
- Comme s’il pouvait m’intéresser même s’il était sexy, ce qui, entre parenthèse, il n’est pas.
- Y’a pas une belle assistante ?
- On est pas dans un film, les assistantes chez nous, elles sont vieilles ou rabougries, voire même les deux à la fois !
Il se mit à rire et Sid aboya mais il resta en place, il marchait au pas entre eux. Ils prirent à gauche après la bibliothèque, elle retira sa veste, finalement, il ne faisait pas si froid.
- Alors, la fête de la musique ?
- Bof, fit-elle en essayant de prendre sa veste de telle sorte qu’elle ne soit pas trop encombrante.
- Pas de bonne musique ?
- Si, d’ailleurs me serai bien arrêté au coin techno. Mais en fait, on s’arrêtait seulement pour se reposer. On a pas arrêté de marcher.
- Ah ouais, en plus avec le monde qu’y’avait, fallait faire du deux à l’heure.
- Ouaip ! J’avais les jambes dans un sale état et j’te parle même pas du genou !
- Tu vas toujours pas voir le doc ?
- Non, j’évite, j’essaye de pas trop faire dépenser de l’argent à mes parents pour moi, déjà qu’ils sont à la cave.
- Hum.
Ils tournèrent encore une fois à gauche.
- Et toi, t’as pu rentrer sans trop de problème ?
- Ouais, sauf qu’on a attendu le tram assez longtemps. J’aurais bien marché moi, mais le vieux avait l’air naze, chaque fois qu’on s’arrêtait, i’ s’couchait par terre, on aurait dit qu’il agonisait.
Il caressa énergiquement la tête du chien.
- Pauv’ Sid, dit-elle en faisant de même.
Ils s’arrêtèrent à l’arrêt de bus.
- 28, annonça-t-elle.
- Et il est ?
- 28.
- Hum, c’est le bus magique ! Dit-il en fixant le vide devant lui. Elle rit.
Le bus arriva quelque instant plus tard, ils gardèrent le silence tout le long du trajet. Il relâcha Sid une fois descendu du bus, ici, il connaissait bien le chemin, il n’y avait rien à craindre.
- J’adorerais avoir un chien comme lui.
- Tu veux dire, vieux, à moitié aveugle et avec une patte folle ?
- Non ! Elle riait, j’veux dire gentil, qui aboie pas à tort et à travers puis beau aussi !
Sid se retourna soudainement.
- Ah bah oui, ça t’entend quand on te fait des compliments !
Le chien dressa ses oreilles sur sa tête et la pencha à droite.
- C’est rien, va, dit-il dans une lassitude feinte, vaque à tes occupations, vieux !
Sid aboya et retourna renifler la voiture à côté de lui.
- Et ton chat, comment va ?
- Cette charogne, elle m’a encore griffé ! Elle lui montra son bras droit où trois égratignures bien nettes étaient visibles. Il se mit à rire.
- Qu’est-ce qu’i’ s’est passé ?
- Ch’ais pas, maman pense que quand elle est sur le balcon, elle est plus agressive. Genre si un autre chat la voit, pour montrer que c’est elle le bosse à la maison.
- Elle a un sacré caractère ! Il souriait.
Après ça, ils se contentèrent de regarder Sid gambader joyeusement devant eux, elle aurait aimé lui dire beaucoup plus de chose, mais elle ne trouvait pas. Puis le silence ne semblait pas le déranger. Après tout, le plus important c’est qu’il était là et elle aimait sa compagnie.
Ils stoppèrent devant l’entrée de l’immeuble, pendant qu’elle cherchait les clés dans son sac, il scrutait le plafond.
- Pas d’araignée, annonça-t-il, déçu.
Elle ouvrit la porte, ils entrèrent tous les trois.
- Peut-être là, dit-elle devant la première porte en haut des cinq marches.
- Hum… Il regarda autour de la porte rapidement. Nan.
Elle sourit, ouvrit la porte et referma derrière elle.
- T’es seule ? Lui demande sa mère assise sur son fauteuil devant la télé.
- Bah ouais.