…hai ni naru
“…sô… aishiteru…” (1)
Avril 1994, court du lycée
Comme presque chaque jour depuis trois semaines elles se retrouvaient là, dans un coin un peu éloigné de la court principal mais qui, depuis le succès de leur show, était devenu un endroit très prisé. Le groupe de spectateur se faisait presque chaque fois plus grand, les applaudissements plus forts et Kasumi avait peur qu'un jour le principal du lycée ne vienne leur interdire leurs représentations tellement la foule commençait à faire du vacarme.
Avec ses trois amies Kasumi reprenait tout les tubes du moment et d’autre beaucoup plus anciens que la jeune fille appréciait tout particulièrement, chantant et chorégraphiant chacun avec grâce. Kasumi, plus que les autres, respirait la joie de vivre lorsqu’elle se retrouvait là, sous les yeux émerveillés de ses camarades, elle se sentait enfin vivre. Hormis les camarades de sa classe elle commençait à reconnaître des personnes lors de leurs shows et elle avait posé son attention toute particulière sur un jeune adolescent aux cheveux et aux yeux sombres. Il venait presque tout les jours et lorsque les filles entreprenaient de danser devant quelqu'un, peut-être inconsciemment le faisait-elle exprès mais, elle se retrouvait très souvent devant lui.
Mai 1994
Ils se voyaient presque tout les jours au lycée et avaient même fini par se faire un signe de la tête quand ils se croisaient dans les couloirs pourtant ce ne fut pas au lycée qu’ils se parlèrent pour la première fois.
Hitonori venait d’aller chez un de ses copains pour lui rendre un jeu, il pensait y passer l’après-midi mais il se vit vite mit dehors quand la copine de celui-ci débarqua. Il rentrait alors chez lui maudissant la jeune fille et surtout son “pote” de l’avoir jeter ainsi… et se maudissant aussi lui-même de ne pas avoir de copine !
Il avait presque traversé entièrement le parc qui séparait l’appartement de son copain du sien quand son regard fut attiré sur un banc. Une fille y était allongée, les deux bras posés sur son ventre et un genou légèrement relevé ce qui pouvait permettre à tout le monde de voir… Hitonori rougit aussi intérieurement qu'extérieurement n’osant même pas penser la fin de sa phrase, la jeune fille portait une jupe des plus courtes.
Ne s’étant pas arrêté d’avancer, il reconnut soudain la fille, c'est elle ! C’est Ka-chan ! (2) Sans s’en rendre compte il était arrivé presque à sa hauteur et son corps, semblant avoir pris le contrôle, se planta devant le banc où reposait la jeune fille. Elle regardait le ciel, elle n’avait pas vu celui qui était debout pourtant tout près d’elle. sans le vouloir Hitonori lâcha presque sèchement
- Salut !
Kasumi sembla sortir d’un rêve et tourna la tête vers cette voix inconnue, elle fut alors surprise, sans en montrer une parcelle, de voir le petit brun à cet endroit et fut encore plus surprise par le fait que ce soit lui qui soit venu lui parler, ayant pensé que s’ils devaient un jour se parler ce serait sûrement à elle de faire le premier pas. Elle lui répondit d’un sourire. Hitonori se rendit alors compte de la froideur de son simple mot et de celle de son visage, il se sentit alors gêné et sourit timidement.
- Qu'est-ce que tu fais là ? Dit-il du ton le plus neutre que lui permettait son cœur battant la chamade.
- Je parle au ciel, dit-elle en souriant de plus belle
- Ah oui ? ! Dit le garçon dont la gêne avait été remplacée par de l’amusement après la réponse plus qu'original de la jeune fille, et tu lui dis quoi ? finit-il par ajouter.
- Je lui dit… Elle retourna sa tête et replongea vers le bleu du ciel, qu'il est beau. T’as vu, aujourd’hui il est vaniteux, il se montre entièrement, comme nu. C'est comme… une douloureuse tentation, on voudrait le caresser, elle leva alors son bras gauche vers le ciel, un bandage partait de sa main pour arriver presque à son coude, mais il est trop loin pour qu'on puisse même l’effleurer… Le ciel est aussi beau que cruel aujourd’hui. Elle garda son bras tendu, caressant l’air comme on caresse une peau trop douce.
- Qu'est-ce que t’as au bras ? Finit par demander le garçon inquiet.
Le regarde de Kasumi s’assombrit un peu, sa main se referma doucement et elle baissa son bras qui alla rejoindre celui qu'elle avait gardé sur son ventre, ses doigts s’entrelaçant à leur rencontre. Son sourire s’attrista, ce qui valut à Hitonori de regretter sa question.
Kasumi ouvrit la bouche comme pour révéler le plus horrible de ses secrets mais, penchant la tête à nouveau vers l’adolescent, son sourire se fit un peu forcé
- C'est rien… Rien d’important.
Elle se redressa alors dans un soupir et se leva du banc, se rhabillant un peu et s’époussetant, elle dit d’un ton rieur
- Je crois que tout le monde a assez vu mon short pour la journée !
Hitonori, qui ne l’avait pas quitté des yeux, pu en effet constater qu'elle portait un short sous sa jupe noir fendu très haut sur sa cuisse.
Kasumi jeta un coup d’œil autour d’elle pour se rendre compte de l’endroit où elle avait atterrit, elle connaissait ce parc, au moins elle ne s’était pas perdue. Son regard revint alors sur le jeune homme qui l’avait tiré de ses pensées quelques minutes auparavant
- C'est quoi ton prénom ?
Hitonori fut un peu surpris mais répondit dans la seconde
- Matsumoto, Hitonori Matsumoto ! Dit-il en se penchant légèrement en avant.
- Oh ! Comme hide ! (3) Kasumi sourit franchement, moi, je suis celle dans laquelle on se perd (Kasumi signifiant la brume en japonais), elle fit une petite révérence en fermant les yeux et les ouvrât pour annoncer, Kasumi, Minoru Kasumi !
Hitonori répondit d’un sourire et Kasumi ajouta
- Dis-moi, ça te dérange pas si je t’appelle par ton prénom ? J’ai toujours détesté cette manie d’utiliser plus souvent les noms de famille. (4)
- Euh non ça me dérange pas
- Cool ! Sa voix éclatât d’un coup, et dis-moi, t’as qu'elle âge ? 15, 16 ans ?
- 15 ans, répondit simplement Hitonori
- Ok, moi j’en ai 17.
- Ah… fit-il un peu gêné de sa prochaine question, si tu permets j’aimerai me passer de “sempai” (5), c'est pas trop mon truc ça.
Kasumi se retint d’éclater de rire et dit d’un ton faussement moralisateur
- Hum je vois, Monsieur a des problèmes avec l’autorité des plus grand ! Elle lui donna une petite tape sur l’épaule, t’inquiète va ! J’aime pas ça non plus ! Elle le considéra un moment avant d’ajouter, tu fais quoi cet après-midi, jeune homme ?
Le garçon qui n’en finissait pas d’être étonné lui répondit qu'il n’avait rien de prévu, gardant pour lui une petite rancœur pour celui qui l’avait viré de chez lui peu avant.
- Bien ! S’exclama-t-elle, alors que dirais-tu de passer l’après-midi avec moi ? Elle tendit vers lui sa main qu'Hitonori hésita à prendre, il n’était guère habituer à tant de familiarité avec une fille. Une fois leurs doigts entremêlés, signe qu'il acceptait, elle reprit comme satisfaite
- Cool ! Tu vas pouvoir répondre à toutes mes questions alors parce que ça fait des semaines que je m’imagine toute sorte de scénarios sur la vie de ce petit brun si kawai (6) qui vient me voir danser presque chaque fois qu'on le fait avec les copines !
Le sang d’Hitonori ne fit qu'un tour et il lâcha un :
- Grrrrrrrr
Kasumi le regarda en rigolant
- Le kawai, n’est-ce pas ?
- Ouais ! Lâcha-t-il, lui-même étonné d’être tout à coups si détendu qu'il s’était permis cette forte protestation
- Héhé, je me doutais bien que t’étais du genre à pas aimer ce mot ! Elle se pencha vers lui et donna un rapide baiser sur la joue d’un Hitonori qui se détesta de si souvent s’empourprer aujourd’hui. Mais faut te fais à l’évidence To-chan, reprit-elle, t’es kawai ! Ne laissant pas celui-ci protester une seconde fois, elle se redressa d’un coup, tiens… To-chan, c'est sorti tout seul… C'est pas mal ! Ça te dérange si je t’appelle comme ça ?
L’air hébété il répondit que non. Il n’en revenait toujours pas d’être là, main dans la main avec une fille pareille, elle le clouait littéralement sur place, belle et enjouée, comme lors de ses shows au lycée, il en oublierait presque l’air triste qu'elle avait eu l’espace de quelques secondes, ce bandage devait cacher quelque chose et il espérait découvrire bientôt ce que c'était.
Le jeune homme fut brusquement sorti de ses pensées par des doigts qui claquèrent devant ses yeux.
- Hey ! Tu m’écoutes ?
- Euh… Oui, oui, fit-il la tête basse, honteux de ne pas avoir entendu ce qu'elle venait de dire.
- Moui, j’en suis pas si sûre, je disais donc : faudrait que tu me trouves aussi un surnom, enfin si tu veux…
- Ka-chan, avait-il dit en l’interrompant presque
Ce fut au tour de Kasumi de rester clouée sur place, Ka-chan était un diminutif dont elle l’avait l’habitude, beaucoup de ses amis l’utilisant mais dans la bouche du nouvellement renommé To-chan, elle y trouva presque de la beauté. Elle se sentit rougir un peu
- Ok, ça me va très bien, c'est différant quand c'est toi qui le dit.
Hitonori se rendit alors compte que ça devait être un diminutif très commun pour elle et s’en voulut une seconde de n’avoir pu s’empêcher de dire celui-là… Celui qu'il avait entendu d’une des copines de Kasumi lors de la fin d’un de leur show et celui qu'il se répétait tout le temps quand il pensait à elle, autant dire très souvent ! Mais elle semblait avoir trouvé un autre sens quand c'est lui qui le disait et il sut au sourire de la jeune fille que ça lui avait vraiment plu.
Après ces quelques minutes, qui avait semblait une éternité trop courte pour Hitonori, ils partirent enfin de ce parc et passèrent la journée à toute sorte de chose qui allait de la simple promenade aux défis les plus gamins, comme par exemple pour savoir qui courait le plus vite ou qui serait le plus fort à un jeu vidéo.
Il passèrent les trois jours suivants aux même occupations, le lycée étant fermé pour une raison qui était inconnue aux deux adolescents trop contents d’avoir quelques jours de vacances pour se préoccuper de ce genre de détail. C'est pendant ces trois jours qu'Hitonori appris la cause du bandage de Kasumi ; elle avait eu une houleuse dispute avec son frère, qui d’après ses dires l’avait toujours détesté pour le simple fait d’être née, ayant pris sa place de petit dernier dans la famille, il avait violemment poussé Kasumi qui, pour ne pas risquer de frapper sa tête contre le sol, avait amortit sa chute se retenant sur une seule main et depuis son poignet la faisait souffrir.
Une belle amitié était née entre eux pendant ces trois jours et plus le temps passait plus cette amitié devint aussi forte qu'ambiguë. Ils sortaient pratiquement ensemble mais sans jamais le dire, tendresse et complicité étaient leur devise et rien n’était tabou. Rien… Sauf les mots…
Ils restèrent près de 2 ans ensemble, entre amitié et amour, elle, lui ayant offert son premier baiser, et lui, lui ayant offert sa première fois… Deux ans qu'aucun d’entre eux n’oublieraient jamais, ils avaient appris la vie ensemble, l’amitié et l’amour, la douleur et le bonheur, tout.
Lorsque Hitonori dû apprendre à Kasumi que dès que les cours seraient finis, il partirait, ses parents ayant décidé de déménager à l’autre bout du pays, la douleur fut telle qu'aucun d’entre eux n’eut la force de pleurer, ils restèrent assit sur ce banc où été née cette histoire, Hitonori tenant une Kasumi aux regard livide dans ses bras.
Le mois qui suivit, ils avaient fait comme si rien n’allait se passer, oubliant leurs propres douleurs pour profiter pleinement du sourire de l’autre, se créant des souvenirs irremplaçables. Puis le jour du départ arriva…
Kasumi ne parvint pas à retenir ses larmes ce jour là, elle s’excusa mille fois de ne pas être assez forte pour y arriver mais Hitonori ne lui en voulait pas, si lui ne pleurait pas c'est qu'il avait le cœur totalement vide de larmes les ayant déjà toute fait sortir la veille. Il consolait Kasumi en silence. Puis ils allèrent rejoindre ses parents devant leur appartement, Hitonori pris quelque chose dans la voiture ; c'était un petit coffre de bois, pas plus grand qu'une boite à chaussure, scellé par un cadenas, il le tendit à Kasumi.
- Il y a là dedans tout ce que j’ai pas pu te dire pendant ces deux ans. Je voudrais que tu gardes ce coffre, je ne te demande pas de m’en faire la promesse mais… J’aimerais que tu ne l’ouvres pas jusqu'à qu'on se soit retrouvé… Dans quelques années sûrement… Il s’interrompit un moment, pris la main de Kasumi qui senti soudain quelque chose de froid, voilà la clé, si tu ne veux pas attendre pour l’ouvrire c'est pas grave, je ne t’en voudrais pas et si au bout des années tu ne me vois pas revenir, les larmes reparaissant aux yeux de Kasumi interrompirent encore Hitonori, il les sécha et sourit à la jeune fille… Si je ne reviens pas, ouvre-le avec celui que tu aimeras jusqu'à la fin de te vie, d’accord ma Ka-chan ?
Kasumi n’eut pas la force de répondre, elle se contenta d’acquiescer de la tête dans un sourire triste. On dirait celui qu'elle avait le premier jour où on s’est parlé pensa alors l’adolescent, j’ai beau ne pas aimer la voir triste… même ce sourire me paraît magnifique sur ce si doux visage.
Il caressa doucement la joue de Kasumi qui lui sourit cette fois moins tristement, il déposa un baiser sur ces lèvres si douce et murmura près de son oreille
- Dit-le moi Kasumi, juste une fois…
Kasumi baissa la tête et s’écarta du jeune homme.
- Hitonori, souffla-t-elle, se retrouvant maintenant face aux yeux noirs dans lesquels elle se perdait souvent, aishiteru… aishiteru To-chan.
La mère d’Hitonori l’appela, il était temps de partir, il tourna sa tête pour lui répondre qu'il arrivait puis il se retourna vers Kasumi, il pleurait mais cela n’avait pas effacé le merveilleux sourire qu'il avait eut en entendant enfin, de cette magnifique voix, les mots tabous.
- Aishiteru Kasumi.
Il l’étreignit le plus fort qu'il put, leurs lèvres s’unirent encore dans un dernier baiser passionné, il courut et montât dans la voiture sans se retourner.
…sô…aishiteru
****
Automne 2002
“Nous avons eu l’honneur de nous rendre hier soir au vernissage d’une nouvelle galerie d’art portant le nom d’Asylum. Asile d’art certain…
Dans des reconstitutions de pièce digne des plus beaux châteaux de toute époque nous avons retrouvé un florilège de tableaux et sculptures des grands noms de l’ancien temps, nous laissant surprendre tout de fois par des œuvres plus récente s’étant faufilées de-ci de-là dans ce décor somptueux pour en accentuer le contraste. Et quel contraste quand, sans souffler mot de la surprise, l’élégante galeriste, Kasumi Minoru, nous mena derrière une porte qui nous fit faire un bon de plusieurs siècle dans le futur. Nous avons retrouvé ici tout les plus grands noms de l’art contemporain et comme dans les salles précédentes, quelques œuvres faisant totalement contraste avec le décor. Asylum… une galerie de surprenante et douce folie…“
- L’élégante galeriste…T’as vu ça ? !
Levant la tête dans une fierté moquée
- Et encore, je m’étais pas foulé question élégance !
Iori éclatât de rire puis reprenant son souffle après quelques minutes elle repris sa lecture des articles et ses commentaires en tout genre, souvent ironiquement comique, sur les photos prise par les journalistes.
Les deux jeunes femmes étaient assises sur deux chaises d’époque, au beau milieu d’une des reconstitutions d’une salle de fête d’un château du 17ième siècle, en face de l’immense baie vitrée. Elles restèrent là pendant encore trente bonnes minutes quand Iori qui avait entreprit une énième remarque sur une des photos s’interrompit soudainement.
- Tiens regarde, tu as déjà un fan !
Elle désigna la baie vitrée de la tête, Kasumi tourna à son tour la tête et resta bouche bée.
Un homme se tenait debout devant la vitre, ses cheveux noirs lui retombant devant les yeux ne permettant de voir leurs expressions, il était habillé très simplement, une chemise et un pantalon large, noir tous deux, les mains dans les poches, comme s’il attendait quelque chose.
Kasumi se leva doucement presque maladroitement, toujours bouche bée et commença à avancer vers la porte non loin de là.
- Tu le connais ? Finit par dire Iori qui doutait un peu d’avoir une réponse.
- Euh oui, balbutia tout de même l’autre jeune femme, continuant sa maladroite avancée, enfin… je crois
Elle atteignit la porte au bout d’une minute, l’homme s’étant lui aussi diriger vers l’entrée sans quitter Kasumi du regard. Elle n’était qu'à un pas de la porte vitrée qui s’était refermée derrière elle, elle n’osait plus avancé. Un petit souffle d’air vint déposer devant ses yeux une mèche de ses cheveux foncés, vrai statue de marbre, elle ne bougeait plus d’un cil. L’homme arriva finalement à sa hauteur, un pas les séparaient quand il s’arrêta.
- Euh je… commença la jeune femme soudainement revenue à la vie.
- J’ai entendu dire, la coupa-t-il, qu'une nouvelle galerie d’art avait ouvert ses portes hier soir et qu'elle s’appelait Asylum… Le jeune homme sorti ses mains de ses poches et dégagea les mèches qui couvraient son regard, il sourit, alors ça y est, tu l’as ton Asylum !
Tout le stresse de cette rencontre surprise retomba des épaules de Kasumi qui se jeta dans les bras de l’homme.
- To-chan ! Mon To-chan ! C'est bien toi ? !
- Oui c'est moi Ka-chan !
L’homme l’enlaça tendrement et ne put retenir une larme, il avait enfin retrouvé celle qui lui avait apporté tant de chose.
Il ne fallut aux deux jeunes gens que quelques jours pour replonger dans l’amour qu'ils avaient jadis partagé, tout deux ayant patiemment attendu l’autre sans jamais avoir vraiment souhaiter tomber amoureux d’une autre personne et désormais entre eux plus rien n’était tabous, plus même les mots…
Après presque un mois après leurs retrouvailles Hitonori se rendit enfin chez Kasumi, celle-ci étant entre deux appartement à ce moment là, elle ne l’avait autorisé qu'à voir l’appartement qu'elle allait quitter par honte pour le désordre total qui régnait dans son futur appartement.
Il découvrit un endroit somptueux entièrement retapé par la jeune femme, en entrant dans le salon le regard du jeune homme fut attiré vers un coin de la pièce. Une planche sortait de celui-ci, sa présence étant sûrement du à la magie car rien ne semblait la retenir. Défiant toute apesanteur la planche semblait avoir été volontairement transformé en autel consacré à leur amour passé.
- C'est la première chose que j’ai fait dans cet appartement, dit Kasumi qui avait suivit le regard du jeune homme, c'est toujours la première chose que j’installe dans mes nouveaux appartements, la jeune femme étant habituer à beaucoup déménager car elle ne trouvait jamais l’endroit où elle se sentait vraiment chez elle.
Deux bougies éclairaient quelques photos encadrées de leur couple et au centre régnait en maître le coffre que le jeune homme lui avait donné lors de son départ.
- Tu l’as ouvert ? demanda l’homme qui se retourna et enlaça la femme divinement belle ce soir.
- Non… dit-elle avant de déposer un baiser sur ces lèvres trop tentantes.
Ils se séparèrent et Hitonori alla prendre le coffre, regardant au passage la planche de plus près, comment diable tient-elle ? !
Il le déposa sur la table basse du salon et demanda à Kasumi où elle avait mit la clé. La jeune femme se dirigea à son tour vers son petit autel, pris un des cadres, le retourna et le montrât à son compagnon.
- Elle est là, dit-elle en souriant.
La clé avait été scotchée à l’arrière du cadre, Kasumi la pris et rejoignit Hitonori agenouillé devant la table où reposait le coffre.
Elle regarda l’homme dans les yeux, lisant ses pensées, il voulait qu'elle l’ouvre, lentement elle s’exécuta, trop contente de pouvoir enfin répondre à la curiosité qu'elle avait du repoussé pendant toutes ces années voulant respecter la demande qu'Hitonori lui avait faite.
Des centaines de bout de papier, ou peut-être plus, de tailles, de couleurs et de textures différentes, mais tous avec la même écriture et toujours les même mots “Aishiteru Ka-chan”. Kasumi ayant la tête penchée sur la boite, ses cheveux empêchaient à Hitonori de voir son visage, il expliqua
- J’ai écrit le premier le jour où on s’est parlé pour la première fois, j’ai continué à en écrire un chaque jour, au début c'était parce que je n’osais pas te l’avouer. Ensuite… Quand j’ai eut assez de courage tu m’as dit que tu ne voulais jamais l’entendre, juste le ressentir, alors j’ai continué de t’écrire ces mots et… Je ne sais pas trop pourquoi je les gardais tous. Puis finalement il a fallut que je parte…
Une larme l’interrompit.
- Ça t’a fait souffrir de ne pas pouvoir me le dire To-chan ?
D’une main il fit tourné sa tête à Kasumi, il essuya ses larmes et dégagea son visage de ses cheveux
- Non Ka-chan, finalement ce ne sont que des mots, tu avais raison de préférer les ressentir plutôt que de les entendre et, il fit un sourire espiègle, j’avoue que j’appréciais la façon particulière que tu avais de me le faire ressentir.
Kasumi sourit à son tour, il avait été le premier homme avait qui elle avait fait l’amour, “tu me feras un cadeau aussi quand le temps sera venu” lui avait-elle dit alors qu'elle venait de lui donner son premier baiser, quelque semaine après il lui avait fait ce cadeau là…
- J’aimerais qu'on brûle ces papiers Ka-chan. Elle le regarda, intriguée et il continua, j’aimerais que ces mots aille rejoindre notre histoire, et que cette boite soit rempli du nouvel amour que nous partageons aujourd’hui.
Kasumi ne répondit pas, elle se contenta de se blottir dans ses bras, sa joue contre sa poitrine, elle acquiesça de la tête.
****
Janvier 2003
Son casque sur les oreilles, les yeux clos, elle n’entendit, ni ne remarqua l’homme entrer dans la pièce, l’odeur de la peinture fraîche ne lui plaisait pas mais elle se sentait bien dans cette pièce… enfin chez elle…ou plutôt chez nous, pensa-t-elle. Elle balança sa tête en arrière, les deux mains s’agrippant l’une à l’autre et s’étant rejoint dans cette étreinte sur le haut de sa poitrine. Elle chuchota. Il ne lui fallut que peu de temps pour arriver tout près d’elle et aussi rapidement il reconnut ce qu'elle chantonnait, c'était aussi une de ses chansons préférées.
Watashi wa kowareru, tegami moyashi hai ni naru, hai ni naru, hai… ni naru
Watashi wa kawareru, kokoro kowashi hai ni naru, hai ni naru, hai… ni naru
Watashi wa kowareru, anata wo nakushi, aishiteru… (7)
Il lui enlevât doucement son casque, elle ouvrit les yeux prenant dans sa main l’une de celle qui venait la tirer de ce rêve qu'était la voix si particulière de ce chanteur. Il continua pour elle la chanson :
Aishiteru… ai…shiteru
Elle lui sourit et se souleva un peu pour rencontrer les douces lèvres de son compagnon. Ils se séparèrent lentement, leurs visages se frôlant, il murmura.
Sô…aishiteru…
***
(1) Sô = oui aishiteru = je t’aime ^^ a ne pas oublié, ce sont des mots importants
(2) -chan est un suffixe ajouté aux prénoms pour signifier qu'on est ami (ou plus) avec la personne, on utilise aussi le suffixe –kun pour les garçon (ici je ne l’ai pas utilisé pour montré la forte relation qu'Hitonori et Kasumi on dès le départ)
(3) Hideto Matsumoto, guitariste et chanteur japonais très connu (au japon forcément mais aussi pour les fan de JRock dans le monde entier), alias hide (sans majuscule siouplé, le monsieur n’aimait pas ça), décédé en 1998 (une très grande perte pour le JRock)
(4) Au japon, comme quelque fois chez nous les personnes s’appellent souvent par leurs noms de famille (c'est très impersonnel je trouve donc c'était exclus pour ces deux là)
(5) –sempai, suffixe ajouté au prénom ou au nom pour signifier que la personne est votre aînée, i paraît que c'est seulement une notion de hiérarchie scolaire… là je peux pas en dire plus, je vis pas au japon pour m’en rendre compte par moi même (OUIIIIIIN)
(6) kawai = mignon, tite référence a un chanteur qui n’aime pas ce mot, lui préfère nettement passé pour un warumono, un mauvais garçon… ah les mec ! Bref, c'était une référence a ce cher Kyo, chanteur du groupe Dir en Grey (groupe de rock jap^^)
(7)
je suis brisé, la lettre brûle se réduit en cendres, se réduit en cendres, se réduit…en cendres
je suis brisé, mon cœur brisé part en cendre, part en cendre, part… en cendre
je suis brisé, je t’ai perdu, je t’aime, je t’aime, je… t’aime