Dear life…
+ Bonsoir mon amour
X japan - Crucify my love
Voilà une petite lettre qui sert pas à grand chose parce que je n’ai qu'à tourner la tête pour te voir, les yeux clos, le souffle lent, la bouche entre ouverte et le cheveux ébouriffés… Mon dieu ce que tu peux être calme quand tu dors ! Si ça pouvait arriver plus souvent… Je rigole, tu sais que j’aime te voir bouger dans tout les sens et faire le pitre, j’aime tout en toi, mon Ino, si c'était pas le cas, après trois ans, ça ferait désordre, tu crois pas ? !
Je voulais te parler mais comme tu dors paisiblement je voulais pas te réveiller (puis ça fait longtemps que je t’ai pas écrit de lettre), tu disais que t’aurais de l’énergie à revendre après ton séjour à Osaka mais on dirait que notre après-midi et surtout notre nuit…mouvementée… t’ont fatigué ! Tu avais dit que tu me ferais trois fois l’amour à ton retour… il t’en manque une Daisuke !
Mais bon, ce n’était pas de ça dont je voulais te parler (oui je sais, je casse tout) je voulais te demander si tu voulais faire quelque chose pour l’anniversaire de notre rencontre avec Take, c'est lundi prochain. Je sais pas trop si vous y portez vraiment une attention particulière mais je trouve que c'est important de le fêter parce que, mine de rien, en très peu de temps, ce cher rayon de soleil est devenu notre meilleur ami à tout les deux. Puis ça lui changera un peu les idées, je sais que ça fait déjà quelques mois qu'il n’est plus avec Itsuki mais je crois qu'il pense toujours à elle (et la croiser encore trop souvent dans les couloirs de la fac d’art ça ne doit pas trop l’aider). On pourrait se faire une petite soirée, un dîner tranquille, pourquoi pas sur la colline ? Qu'est-ce t’en dis ? (enfin bon, tu me répondras demain matin)
Hier, j’étais chez Takeo, il a joué du violon pour moi… c'était si beau ! Tu sais que je ne résiste pas au son d’un violon mais là… Takeo m’a dit que ça faisait des années qu'il ne pleurait plus (hormis pour sa rupture avec Itsuki), mais en jouant de son violon il arrivait à exprimer toute sa peine, son violon est ses larmes… Il a causé les miennes aussi, mais bon, ça c'est plus fréquent ! Ce n’est peut-être qu'une impression mais… c'est pas pour un amour perdu que son violon pleurait, ça avait l’air de quelque chose de plus…comment dire… je ne sais pas trop, c'est comme quelque chose qui lui fait mal mais qui le rend heureux aussi. Je crois que notre Hizashi nous cache quelque chose, malheureusement j’ai appris pendant cette année qu'on ne pouvait jamais rien lui tirer s’il ne voulait pas parler.
Ah… on dirait que tu ne dors plus… vas-tu tenir ta promesse ?
Aishiteru watashi no inochi.
Yume, ton rêve. +
Un an et demi plus tard…
+ Mon cher Daisuke, mon amour
Dir en Grey - Mushi
Tu n’es pas venu ce soir, je t’attendais patiemment chez moi, je regardais une des émissions pour les adolescentes, tu sais, celles pour lesquels tu tires toujours la tronche quand tu me vois devant, mais que veux-tu, avec ces looks si particuliers qu'ont les Visual Rocker la styliste qui est en moi bout d’envie !
Je te le répète à chaque fois …
J’ai essayé de t’appeler mais ça sonnait dans le vent alors je suis retourné à ma télé. L’émission c'est vite finit, enfin non, je veux dire que je me suis pas rendu compte de l’heure, il était déjà 23h30 et tu n’étais toujours pas là.
Daisuke, j’ai pleuré…
Le téléphone a enfin sonné, qu'elle heure pouvait-il être ? J’aurais préféré que ce soit la porte et que tu arrives avec un bon repas et ta mine de chien battu, tu m’aurais dit “désolé Di, j’ai eu un problème avec la voiture, j’ai vu que tu m’avais appelé mais je n’ai plus de forfait” je t’aurais tout de même laissé entrer, je t’aurai sûrement boudé quelques minutes mais… tu m’aurais pris dans tes bras et tu m’aurais embrassé, n’est-ce pas ? …Daisuke ?
C'était Takeo, il m'a dit de descendre très rapidement de chez moi et qu'il m’attendait en bas dans sa voiture. Il ne m’a pas laissé le temps d’en placer une et il a raccroché. Il avait une voix bizarre, comme quand… oui c'était ça, comme quand il nous a dit qu’Itsuki l’avait plaqué, après ça il avait éclaté en sanglot. Il s’empêchait de pleurer… Pourquoi, Daisuke ?
Je.. suis monté dans sa voiture, il avait un visage si froid notre rayon de soleil, tu sais, ça m’a fait peur. Je me souviens encore de ces mots, c'est la seul chose qu'il ait dit, à part des “je sais pas“ à toutes mes questions.
“Dai… Daisuke, ce con ! il… a eu un accident… il est à l’hôpital”
Après je ne sais plus trop ce qui s'est passé, c'est tout blanc… enfin tout noir plutôt.
Y’avait tes parents et ta sœur, elle avait son pyjama bleu, celui que tu lui as offert l’année dernière, elle le porte souvent on dirait, ça doit être parce que ça vient de toi. Elle dormait sur un banc de la salle d’attente, Takeo a demandé à tes parents où tu étais, ce qu'avaient dit les médecins. J’ai rien compris, juste un “c'est grave” après tout s’est figé, c'était bizarre. Je ne sais pas comment je me suis retrouvé assise sur le banc où Rei dormait, elle avait posé sa tête sur mes jambes.
Plus tard Take est venu me parler et Rei est allé dormir sur les genoux de ta mère, sûrement plus confortable que les miens. Avec Take on s’est remémoré tes nombreux accidents, jamais très grave, en vélo, en mobylette, et ceux en voiture, quelque fois je me demandais comment on avait fait pour te donner ton permis mon Ino ! … Ah ! Ino, ça fait longtemps que je t’avais plus appelé comme ça, “inochi”, la vie en japonais, tout le monde t’appelait Die, je voulais innover ! Et toi, Dream qui a tourné à Di, personne ne comprenait plus rien quand ils nous entendaient nous parler, Yume, Daisuke et Takeo devenaient Di, Ino et Take que je l’appelais aussi Hizashi quelque fois, mon rayon de soleil,
Encore un accident Daisuke, encore…
Les flics nous ont dit que tu n’étais en rien responsable, que c'était l’autre qui avait trop bu et qu’en essayant de l’éviter tu es sorti de la chaussée et …
Daisuke, tu sais quand le médecin est venu plus tard je … j’ai perdu la tête, ça tournait, y’avait ces mots ça se répétait dans ma tête comme un disque rayé mais je les entendais pas en même temps, mon cœur, je le sentais plus, je pleurais pas tu sais, je pouvais pas. J’ai tourné sur moi-même ou c'est la salle qui tournait, je sais plus puis je me suis planté devant le doc et j’ai dit quelque chose puis je l’ai suivit…
Tu étais là, allongé, ton visage était si… on aurait dit que tu dormais, je me serais cru pendant une des nombreuses nuit où je te regardais dormir, tu te réveillais souvent “tu vas m’user à me regarder si souvent”, tu me disais toujours ça. Daisuke…
Tu t’es pas réveillé, même quand j’ai caressé ta joue et appelé, tu ne t’es pas réveillé. Daisuke, pourquoi tu ne t’es pas réveillé, dis-moi ? Ou pourquoi c'est pas moi qui me suis réveillée, oui, il le fallait, c'était un cauchemar, ça ne pouvait être que ça, alors pourquoi je me suis pas réveillée ? Et pourquoi j’ai mal ? Si mal… Pourquoi je pleure ? Dis Daisuke, dis moi ce qui se passe, réveille-moi et dis-moi que je faisais un cauchemar, Daisuke, s'il te plait, réveille moi, dis-moi que tu es près de moi, dis-moi que tu m’aimes, dis-le-moi encore une fois !
“Yume, Yume arrête…il est mort”
Daisuke… ici il fait froid, même les bras de Takeo son froid tu sais, notre petit rayon de soleil n’arrive plus à me réchauffer, toi aussi tu es froid, Dai… Pourquoi tu es si froid ?
Ne pars pas… Daisuke, ne me laisse pas seule, Daisuke je t’en prie, reste avec moi !
Je… Daisuke… tu n’avais pas le droit de m…mourir +
+ Ino, mon amour
La :Sadies – Lu Ciel
Il a fait beau aujourd’hui, tu sais, le ciel était sans nuage, d’un très beau bleu, je l’ai regardé longtemps, tout le monde gardait le silence, le prêtre parlait, je crois, oui sûrement, c'est comme ça que ça se passe. Moi je regardais le ciel, les oiseaux qui passaient par-là quelque fois, je ne pensais à rien, même pas à toi… Y’avait quelque chose sur mes joues, je pleurais je crois, je ne sentais qu'à peine les larmes, mais elles n’étaient rien comparées à celles qui noyaient mon cœur…
Je me suis souvenu de ton corps allongé, j’en ai même rêvé, je te prenais dans mes bras mais tu étais si froid Daisuke, je te parlais mais te ne répondais pas, je t’embrassais mais tu restais immobile, Daisuke, tu étais si froid…
Cette chanson convient bien … “la personne que je chérissais n’est plus de ce monde…”
“saiai no hito ha ima kono you ni ha nakute…”
Ta mère m’a serré dans ses bras, c'est bien la première fois qu'elle me touche, je crois, elle était en larme, elle était touchante, alors je l’ai serré aussi. Tout le monde était en noir, y’avait beaucoup de monde et beaucoup de tes amis, certain que je n’ai jamais pu supporter sont venus eux aussi me serrer dans leur bras ou me faire la bise. C'est bizarre comme un tel évènement peut rapprocher les gens, c'est assez macabre quand même.
Takeo était là toujours à mes côtés, il ne m’a pas quitté depuis l’hôpital, je suis aller vivre chez lui pendant ces quelques jours, je ne voulais pas retourner chez moi et être seule, je ne voulais pas dormir seul dans un lit que nous partagions toi et moi… Mais aujourd’hui j’y retourne, j’ai demandé à Take de venir, j’espère que tu m’en veux pas, il dort avec moi, il m’est d’un grand secours, la nuit je rêve souvent de toi et je me réveille en sursaut en me disant que tu n’es plus là, Takeo est là, il me sourit, je pleure dans ses bras et je m’endors en écoutant son cœur battre.
On est allé sur notre colline après l’enterrement, on est passé par le parc près de là et il y avait cette fille, tu sais, celle qui ressemble à ta sœur, tu l’avais aidé à rattraper son cerf-volant une fois. Elle jouait tranquillement avec une autre enfant.
Rei était belle aujourd’hui, le noir lui va bien, elle souriait… A chaque personne qu'elle voyait pleurer elle allait lui faire un sourire, c'était vraiment mignon. Elle est venu me voir et m’a dit :
- Dis grande sœur, pourquoi tu pleures ? Daitsu i veut pas que tu pleures, ça le rend triste. Il est la haut que m’a dit papa alors i nous voit ! Faut lui sourire grande sœur !
Décidément c'est bien ta sœur, aussi radieuse que toi à tout moment…
Saiai no hito ha ima kono you ni ha nakute…
Hizashi dort maintenant, je crois avoir épuisé les ressources de notre soleil, il ne dort plus ces jours derniers, il est toujours à veiller sur moi… J’ai écrit d’autres lettres avant celle-là, je… elles étaient très euh… je disais t’en vouloir d’être parti et… je voulais te rejoindre… pardonne-moi Daisuke ! …
Je ne sais pas comment remercier Takeo pour tout ce qu'il fait pour moi, et crois-moi, il doit en supporter beaucoup… (mais je ne ferai plus rien… je te le promets Daisuke !) C'est encore le seul qui arrive à me faire sourire quelque fois…
Daisuke, pourquoi ce n’est pas toi qui me fais rire avec tes blagues de gamins ? Ça me manque tellement de ne plus voir ton sourire, si rayonnant de bonheur, ton visage si beau, ton nez tout rond… Ah ! Comme j’adorais passer un doigt le long de ton nez jusqu'à ta bouche… tes lèvres, si douces et leur saveur… je la sens encore sur les miennes…et tes mains, du bout de tes doigts tu parcourais tout mon corps, pas une seule parcelle n’y échappait, ça semblait être une règle d’or…
Daisuke, tu étais si tendre avec moi, si doux quand on faisait l’amour…Daisuke…
Yume, your Dream +
+ Mon amour,
Luna Sea – 4.00 am
Ça fait un mois que tu es parti… Il y a quelques jours avec Takeo nous sommes allés dans ton appartement pour prendre nos affaires et déménager les tiennes. Ta mère a été très gentille, elle m’a laissé le temps qu'il fallait pour que je puisse faire ça.
Docteur Takeo dit que je suis en bonne voie pour pouvoir te sourire à nouveau, je me remets à manger, je souris et j’arrive à ne plus avoir les larmes aux yeux dès que je prononce ton nom. Ce nom que j’aime tant… Daisuke… C'est un prénom qui va très bien à ce grand ébouriffé aux cheveux noir et rouge, à ce gamin que tu es…étais… j’ai toujours adoré ton prénom, il est plein de vie comme… tu l’étais…
…
Plus tard…
Luna Sea – Providence
Takeo est formidable tu sais, il s’occupe de moi comme aurait pu le faire ma mère (enfin bon n’attaquons pas ce sujet…enfin quel sujet, sans mère il n’y a rien à dire… Bref…), ce n’est pas pour rien qu'il est devenu tout de suite notre ami à tous les deux. Les trois inséparables… Je me souviendrai toujours de la première fois qu'on l'a vu, c'était sur notre colline, on y était pour un pique-nique, il est arrivé près de nous, sans nous voir je crois, il m’a dit qu'il avait été totalement fasciné par la vue. Il s’est planté là, les yeux dans le ciel avec son carton à dessin sous le bras, il l’a ouvert pour prendre une feuille et un dessin s'est envolé. Je me suis levée précipitamment pour le rattraper, il s’est retourné et finalement on a finit l’un sur l’autre, comme des idiots on s’était fait un croche-pied l’un à l’autre ! Puis toi tranquillement tu t’es levé et tu as ramassé le dessin qui été tombé tout près ! On a tous les trois éclatés de rire. Et ce dessin, je m’en souviens aussi, c'était une jeune femme, plutôt belle, il nous a confié que c'était une fille de sa classe de la fac et qu'il en était amoureux. Quelque semaine après il sortait avec, la belle Itsuki, qui, malheureusement ne nous a jamais vraiment appréciés. Je n’ai jamais su pourquoi. Mais bon…
J’ai été surprise de trouver dans ton appartement tellement de choses qui nous concernaient, des cadeaux que je t’avais fait il y a des années, des choses que je pensais avoir jetées, comme des mots d’excuses pour nos disputes, qu'est-ce qu'ils faisaient là ? Pourquoi avoir gardé tout ça mon amour ? Moi qui me prenais pour une idiote à avoir gardé nos tickets de cinéma, nos lettres, nos mots au lycée, quand on était encore qu'amis, tes petits dessins humoristiques, je retrouve dans ton appartement les mêmes choses, dans une boite violette où tu as très joliment écrit « my Dream »… Daisuke je ne te savais pas si sentimental ! C'est dingue, même quand tu n’es plus là j’apprends encore des choses sur toi… Si j’avais su ça avant je t’aurais montré aussi ma boite, noir et rouge, la mienne, avec ton prénom dessus, quand j’aurais emménagé chez toi, comme je devais le faire cet été, on aurait passé toute une soirée à regarder ces souvenirs de notre passé commun… Daisuke j’avais encore tellement de chose à partager avec toi… tellement de chose à te dire, tellement de chose à voir avec toi, tellement de douceur, de tendresse à t’offrir … Je me sens comme abandonnée, ne sachant plus vers qui me tourner, j’ai tant de chose à l’intérieur et personne à qui les donner. Daisuke, c'est horrible, j’ai l’impression de me retrouver comme quand maman est partie, j’ai l’impression d’avoir fait du mal et que c'est ma punition. Mais quel mal ai-je fait ? Celui de t’aimer ? Daisuke, était-ce un mal de t’aimer autant ? Parce que maintenant ça me fait mal, ça me fait si mal de t’aimer et de ne pas pouvoir te le dire, le murmurer à ton oreille, te le dire en silence, ça me fait mal de ne plus pouvoir te regarder dormir près de moi, ma main dans tes cheveux, ton souffle lent qui calmait le mien, qui devenait silence pour pouvoir profiter de ce bonheur, celui de t’avoir près de moi…
Daisuke, je t’aime, je t’aime mon amour ! J’aimerai pouvoir te le dire encore de vive voix, entendre la tienne répéter ses mots, sentir ta main se serrer autour de la mienne et sentir tes lèvres sur les miennes…
Je voudrais tant…
Takeo dit que quelque fois je ne devrais pas t’écrire de lettres parce que je finis toujours par en pleurer… mais si je pleure c'est d’amour… ces larmes là ne sont-elle pas les seules que l’on puisse accorder à une fille ? … c'est toi qui me l’avais dit Daisuke… “seulement quand ce sont des larmes de joie” j’entends ta voix me dire ça… oui tu as sûrement raison…
“I just want…”
Yume, your Dream
Ps : ça m’est venu naturellement, mais tu as vu, je signe mes lettres comme avant, au début de notre relation, quand on était trop timide pour oser se dire beaucoup de chose en face… je les ai toutes gardées ces lettres… toi aussi… Merci Daisuke… merci de m’avoir aimé. +
+ Bonjour mon Ino,
Gackt - Hoshi no suna
J’essaye de faire comme s’il ne s’était rien passé, tu sais, et j’y arrive bien, j’arrive à ne plus pleurer quand je pense à toi, j’avoue quand même que j’évite de penser trop à toi… mais mes rêves me poursuivent, ça doit pas être la bonne solution de faire comme si de rien n’était… Dans mes rêves tu es là, tu me dis que tu es là pour moi, ça a l’air si réel, tu apparais comme ça dans mes rêves et au début c'est bien, je suis heureuse de te voir puis je deviens folle, je me souviens de la réalité et je te cris que c'est pas possible, que tu es mort… Daisuke c'est horrible de devoir dire ça, c'est horrible de devoir te le dire à toi, de ne même pas pouvoir profiter de ta présence dans mes rêves… c'est un comble quand même, dans mes rêves je cris à la réalité…
Je dors très mal à cause de ça, j’en ai pas parlé à Takeo, je ne sais pas trop comment lui dire, puis c'est tellement bizarre de te rejeter dans mes rêves. Je me déteste de faire ces rêves.
“kieta kimi o omoitsuzukeru koto shika dekinakute
boku no kawaru koto no nai kimi e no omoi wa
fukaku fukaku genzai mo,
sou...aishiteiru ” *
Takeo s’inquiète pour moi, il voit que je ne vais pas bien… je crois qu'il va quand même falloir que je lui dise.
Il est génial notre Hizashi tu sais, il s’occupe beaucoup de moi et on s’est beaucoup rapproché depuis…, on passe des nuits entières à parler de tout et de rien et… il va habiter avec moi.
Il a des problèmes avec son proprio, il veut pas faire les travaux qu'il faudrait alors Take veut partir et tu sais comme j’aime pas être seule alors je lui ai dit que s’il voulait, il pouvait habiter avec moi, comme j’ai une chambre de libre… donc voilà… ça va faire un grand changement… mais finalement je partirais pas encore de cet appart…celui de mon père, celui que j’occupe seule depuis que papa s’est remarier et m’a laissé, lui aussi… ça fait une éternité ! J’aime pas cet appart, toi tu avais réussit à lui redonner une bonne âme, maintenant il l’a perdu… mais… je crois que partir d’ici pour aller autre part que chez toi, comme on l’avait prévu… je pense que ça aurait été trop en même temps.
Enfin bon, rien n’est encore fait.
Takeo m’a confié une chose que tu lui avais dit… que tu étais content qu'il soit là parce que s’il t’arrivait quelque chose lui serait là pour prendre soin de moi… il m’a dit ça rapidement avant de partir, c'était bizarre, c'était comme s’il voulait contredire quelque chose en disant ça, tu sais, comme si… ah comment le dire… comme s’il avait voulut me dire qu'il avait pris soin de moi pour ça et non pas pour autre chose. Ah c'est pas clair je crois, les explications et moi c'est toujours pas ça… enfin bon, je ne sais pas trop quoi en penser, il devient un peu bizarre au bout d’un moment quand on reste tous les deux, j’ai l’impression que quelque chose le gène. Et la perspective d’habiter avec moi l’a un peu embêté un moment, je ne sais pas trop pourquoi il a accepté finalement…
Mais c'est pas moi qui vais m’en plaindre, j’ai vraiment besoin de lui, de sa présence, j’ai besoin de savoir que si je me réveille dans la nuit il sera là pour me parler, pour me prendre dans ses bras et me réconforter… il est si doux avec moi… il me fait rire, il sèche mes larmes et quand il joue du violon plus rien d’autre n’existe que lui et ses doigts sur les cordes, sa peine et mes larmes…
Je…
Mon dieu qu'est-ce que je raconte ! En plus à toi !
…
Daisuke… je crois que si j’ai demandé à Takeo de venir vivre avec moi c'est pour autre chose que pour ne pas être seule…
Je… suis désolée.
Yume…+
*je peux seulement me souvenir de toi disparaissant
mes sentiments inchangés envers toi
profondément, profondément, même maintenant
oui… je t’aime
+ Bonjour Daisuke,
Synchronicity (Sugizo)
Mon dieu comme c'est impersonnel ! Je ne sais plus comment t’appeler… tu es toujours ma vie, mon amour…mais un autre a le droit à ce surnom maintenant…
Mon Inochi, dans deux jours ça fera deux ans que tu es parti et que ma vie a changé. Je ne vis plus, je ne mange plus, je ne pense plus comme avant depuis que tu n’es plus là. Je vis… au début je ne savais pas trop pourquoi, maintenant je vis pour moi, pour toi… pour lui, pour eux deux.
Je suis parti moi aussi…
Je reprends l’histoire là où je l’avais laissé. La dernière lettre qui figure ici date de quatre mois après ta mort après celle-la je n’en ai plus écrit, j’avais honte…
Notre relation avec Take commençait à ce moment là à être ambiguë ou plutôt on essayait de faire qu'elle ne le devienne pas… peine perdue… le mois suivant il s’est trouvé un apart, il n’a pas voulut habiter avec moi, il m’a dit que c'était mieux ainsi, que c'était encore trop tôt pour nous… Il avait raison je crois.
Pendant un temps on a arrêté de se voir aussi souvent mais ça aussi c'était encore trop tôt, j’avais besoin de lui quand j’étais encore mal en pensant à toi alors je suis allé le chercher, je lui ai dit que je voulais qu'on reste amis, que j’avais besoin de lui…au moins en tant qu'ami. Nous avons donc repris notre amitié en s’autorisant tout de même quelques ambiguïtés.
Deux mois plus tard ma patronne m’a dit qu'elle allait ouvrir une nouvelle boutique à l’étranger et qu'elle me voulait absolument là-bas pour tout superviser, de l’emplacement de la boutique au choix des employés… je devais déménager à Sydney en Australie deux semaine plus tard…
Le soir même Takeo a décidé de m’avouer ses sentiments…ceux qu'il avait depuis bien longtemps, presque depuis qu'il nous a rencontré m’a-t-il avoué et c'était même la raison pour laquelle Itsuki l’avait plaqué, elle avait vu qu'il y avait plus que de l’amitié pour moi, elle trouvait notre relation à tous les trois malsaine car elle était persuadée que tu étais au courant des sentiments de Takeo, je ne l’ai pas questionné à propos de ça mais on aurait dit qu'il ne contredisait pas…
Je lui ai planté une épée dans le cœur et je me suis empalé à l’autre bout… je lui ai dit que ce n’était pas réciproque, que je ne voyais en lui qu'un ami et que s’il y avait une relation ambiguë entre nous c'était seulement par manque de toi et que j’allais partir du pays.
J’ai été lâche. Plutôt que de lui dire que je l’aimais aussi mais que je devais partir, plutôt que de lui demander de m’attendre, plutôt que de devoir endurer une relation à distance… j’ai fui… trop peur qu'il ne puisse pas m’attendre, trop peur de ne pas être la personne faite pour lui et qu'il gâche du temps en espérant m’avoir… j’avais trop peur de lui dire que je l’aimais et de le perdre ensuite…comme…
Les deux semaines qui ont suivies n’ont été que mensonges, autant pour moi que pour lui, car, je le voyais, quand il me souriait je savais que ce n’était pas sincère et qu'il m’en voulait pour lui avoir laissé croire que quelque chose pourrait naître entre nous.
Je me suis montré ignoble avec lui mais à cinq minutes de mon départ je n’ai pas pu lui mentir… il m’a demandé si je ne lui avais pas menti à cause de mon départ, mon silence a été sa réponse… les larmes aux yeux je l’ai embrassé et je suis partie sans me retourner.
Huit mois plus tard j’étais de retour. Entre temps je n’avais eu que de rare contacte avec Takeo, quelques mails, quelques appels, des lettres de temps à autre mais rien de très précis et jamais rien ne faisant allusion à ce qui c'était passé.
Je n’ai pas prévenu Takeo de me retour, je voulais… avoir le choix de le voir tout de suite ou pas. Mon dieu ce que je peux être égoïste par peur de souffrir ! La première chose que j’ai fait en arrivant c'est aller te voir, et finalement le choix que je voulais avoir je ne l’ai pas eu… Takeo été devant ta tombe quand j’y suis arrivé…
Rest in peace and fly away (Sugizo)
Il joue du violon tout près de moi, j’en pleurerai tellement c'est beau ! Nous vivons enfin ensemble dans une belle maison, et évidemment c'est moi qui en ai fait la déco ! Et j’en suis très fière ! J’avoue que par endroit la déco peut surprendre mais tu me connais, plus ça choque plus j’aime ! Mais bon Takeo s’y sent bien, c'est l’essentiel. Nous ne sommes pas mariés, tu connais mes idées là dessus et Takeo a les mêmes (tout comme tu les avais… qu'elle aubaine pour moi !) et… je suis enceinte.
On a décidé de l’appeler Daisuke…
Voilà à quoi ressemble ma nouvelle vie, mon Inochi… et voici ma dernière lettre je pense.
Je t’aime Daisuke, rien au monde ne pourra effacer ces sentiments pour toi !
Ma vie…
Ton rêve…+