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Ton silence est ma voix.

[Le silence est ma voix, celle de mon âme et de mon cœur]

 

 -   Raaaa mais lâchez-moi, on y est, je vais pas m’enfuir.
 -   Arrête de gueuler, on vient avec toi, c'est tout.
 -   C'est bon j'ai pas besoin de quatre mères poules !
La porte s’ouvrit en grand fracas et vint cogner sur le mur, tout le monde dans la chambre se redressa sur son lit. Quatre hommes s’arrêtèrent au pied de la porte, un cinquième vint heurter le troupeau.
 -   Mais pourquoi vous vous arrêtez ? Toshiya se fixa alors sur l’intérieur de la chambre. Kaoru s’avança d’un pas et se pencha en avant.
 -   Gomen nasai, on va faire moins de bruit. 

Sur ces paroles il se retourna vers le blond en lui lançant un regard assassin. Kyo dans un mouvement se sépara de l’emprise des bras du guitariste aux cheveux rouge, il lança un grognement et mit rageusement ses mains dans ses poches. Le vieil homme à l’autre bout de la pièce se rallongea, le jeune homme en face de lui prit un baladeur, mit le casque autour de ses oreilles et se retourna vers la fenêtre. Sur le lit en face de celui qui serait au chanteur, une jeune femme et une enfant regardaient encore la scène, toutes les deux souriantes, la jeune femme posa sa main sur l’épaule de l’enfant, elle lui montra le livre que la petite tenait devant elle, l’enfant se retourna alors et continua de lire l’histoire.
Kyo, résigné, s’assit sur son lit, un médecin vint alors dans la chambre, il retira ses lunettes et s’avança près du lit.
 -   Ce n’est que pour quelque jour monsieur Nimura, après vous aurez des exercices à faire chez vous et il faudra que vous passiez ici régulièrement, mais nous avons besoin de voir comment vous réagissez aux traitements. La tête baissée le blond marmonna quelque chose. Un vrai enfant, pensa le médecin. Bien messieurs, vous pouvez rester là quelques minutes mais pas plus, les heures de visite vont s’achever bientôt.
Le médecin n’ayant pas prit la peine de dire au revoir aux cinq hommes, disparut dans le couloir devant la porte restée ouverte, Toshiya s’assit sur le lit près du blond et se pencha légèrement vers Kyo.
 -   Ça va, t’aurais pu tomber pire. Il désigna, au blond qui avait relevé légèrement la tête, la jeune femme sur le lit d’en face.
 -   Mouais, marmona-t-il encore. Kaoru déposa un sac sur le lit puis il ébouriffa la tête blonde.
 -   Allez, nous on va y aller. Essaye de rester tranquille, n’embête pas ces personnes, ok ?
 -   C'est ta façon de me souhaiter un bon rétablissement Kao ?
 -   Ouais, répondit-il dans un large sourire. Il recula d’un pas, suivit de l’autre guitariste, Toshiya se leva du lit et donna une légère tape sur l’épaule du chanteur.
 -   T’inquiète pas va, tout ira bien. Kyo hocha la tête en avant puis il sentit des lèvres se poser sur sa joue et une douce voix tout près de lui.
 -   Prend soin de toi Kyo-kun, on revient demain dans l’après-midi, c'est promis. Le blond releva la tête, surpris mais content de voir enfin une preuve de cette douceur dont personne ne doutait chez le batteur mais qu'il ne montrait jamais.
 -   Merci Shinya, lui dit-il avec un léger sourire.
Les quatre hommes quittèrent alors la pièce, Kyo scruta sa chambre de long en large, il sentait que son séjour à l’hôpital n’allait pas être des plus joyeux, il ouvrit son sac et sorti quelques livres, il avait aussi emporté un baladeur cd, il le prit et son regard se figea. Il l’avait prit par habitude mais maintenant qu'il le voyait, il se demandait vraiment à quoi il pensait en prenant ça, il ne pouvait pas écouter de musique, il ne savait pas s’il pouvait bien entendre les sons qui en sortiraient, quelque fois c'était à peine s’il entendait les gens parler autour de lui et avec ses appareils sur les oreilles comment il allait faire pour les concerts, il ne s’entendrait même pas chanter. Il remit le baladeur dans son sac, le jeta à terre et s’allongea sur le lit, posant ses jambes sur les livres qu'il avait sortis. Dormir, dormir jusqu’à ce que tout redevienne comme avant, il voulait juste que ce cauchemar s’arrête.
 

+

Il se réveilla en sursaut, sur sa poitrine était posée une main qu’il avait saisit dans son rêve sûrement et sur ses cheveux il en senti une autre, il tourna la tête et découvrit la jeune femme du lit d’en face, debout à côté de lui. Il avait fait encore un mauvais rêve, il en faisait souvent, il avait peut-être crié ou remué trop fort et il l’avait réveillé. Elle hocha légèrement la tête avec un regard inquiet.
 -   Ça va, souffla Kyo. Il faisait presque totalement noir dans la chambre, un mince jet de lumière éclairait son lit et s’agrandissait sur la silhouette de la jeune femme. Il se releva un peu pour voir s’il n’avait pas réveillé les deux autres hommes de la chambre, il constata que ce n’était pas le cas et se retourna vers la femme. J’ai soif, murmura-t-il, tu sais pas où je peux trouver de l’eau ?
Elle hocha la tête, recula d’un pas et lui fit signe de se lever et de la suivre.

La forte lumière blanche du couloir avait éblouit le chanteur, il suivait de près la jeune femme en se frottant les yeux pour les habituer à cette soudaine clarté. Les couloirs étaient vide, quand il put ouvrire totalement les yeux pour s’en rendre compte il réalisa que c'était la première fois qu'il marchait dans un hôpital la nuit. Ça avait un côté fantastique, troublant, légèrement effrayant, le silence si oppressant faisait pensait que ce n’était qu’un leurre, que du prochain couloir allait surgir un ahurie hurlant à plein poumon. Mais il n’en fut rien, ils passèrent d’un couloir à un autre puis se retrouvèrent devant un distributeur d’eau, Kyo prit un verre, le rempli et le tendit à son guide nocturne, elle l’accepta volontiers en souriant, puis il en prit un second et le rempli. Il vida le verre en deux gorgées et se resservit à nouveau.
 -   Tu t’appelles comment ? Il se retourna vers la jeune femme qui baissa les yeux, pardon, reprit-il, tu m’as pas l’air très bavarde, tu parles pas peut-être... ? Elle fit signe que non. T’es muette ? Demanda-t-il alors se mordant la lèvre ensuite de ne pas avoir était plus fin, elle sourit et secoua la tête. Non ? Demanda Kyo, mais tu ne parles pas quand même, c'est ça ? Elle acquiesça. Ok, ben t’as bien raison va, la plupart des gens parlent pour rien dire et les autres disent que des conneries. Je le sais bien, reprit-il après avoir prit une gorgée, j’en fais parti. Elle se mit à rire, et puis, ajouta-t-il, de toute manière je suis presque sourd, alors même si tu parlais, je t’entendrais pas. Le sourire disparu des lèvres de la jeune femme, elle pencha la tête de compassion et ses yeux se remplirent d’inquiétude. Kyo baissa la tête pour ne pas répondre à cela, il regarda le gobelet qu'elle tenait dans ses mains. T’en veux encore ? Demanda-t-il en désignant le verre de plastique, elle fit signe que non, il lui prit le gobelet et le jeta en même temps que le sien dans le fin container à côté du distributeur.
Avant de sortir de la chambre il avait prit son paquet de cigarette et son briquet qu'il avait glissé dans la poche de son pantalon de pyjama, il les ressortit et regarda autour de lui. Il n’y avait pas de sorties dans le couloir où ils étaient et il ne se souvenait pas en avoir vu dans ceux qui les avaient menés ici, il se retourna vers la jeune femme et lui montra son paquet.
 -   Je peux fumer quelque part ? Elle regarda autour d’eux et lui indiqua le bout du couloir où ils étaient puis la droite. Il fit quelque pas dans cette direction et se retourna. Tu viens avec moi ? La jeune femme sourit et avança.

Il faisait bon dehors, un léger souffle venait les rafraîchir quelque fois mais il ne faisait pas froid. Sur le chemin la jeune femme avait prit quelque feuille et un stylo au comptoir de l’accueil désert, c'était une bonne idée même s’il pensait pouvoir comprendre la femme sans cela, si elle avait l’habitude de ne pas parler depuis longtemps elle devait savoir se faire comprendre. ‘Doit y avoir des choses pour lesquels elle a quand même besoin d’un minimum de mot sans doute. Ses yeux fixant la fumée de sa cigarette il repensait à tout ce qui l’avait mené ici, les paroles des médecins qu’il avait vus, la peur de ne plus pouvoir jamais rechanter. Lui qui aurait voulut jouer d’un instrument au début, pouvoir chanter était sûrement la meilleure des choses qui lui soit arrivé, surtout avec le succès qu’ils avaient. Il sentit une légère pression sur son bras, la jeune femme lui tendait une des feuilles qu’elle avait prit plus tôt. A la clarté de la demi-lune il put lire "Aoi" et en dessous "Ao-chan".
 -   Ton prénom ? Demanda-t-il, elle acquiesça, c'est très joli. Moi c'est Kyo. Elle sourit en inclinant légèrement la tête. T’es là pourquoi ? Reprit-il. Elle sourit plus grandement, la raison devait être évidente, ça devait provenir de son mutisme, peut-être était-elle là pour un suivit psychologique, Kyo rit intérieurement de sa bêtise, il voyait mal comment elle pouvait parler de son mutisme à un psy en ne parlant pas. Elle souleva sa chemise de nuit au-dessus de ses genoux et montra au blond un large pansement sur le côté de son genou droit. Ah oui c'est vrai, tu boites un peu en marchant. Ça va, ça fait pas trop mal ? Elle secoua la tête des deux côtés, ça devait déprendre des moments, pensa-t-il. Moi, tu vois, je suis chanteur et… Il s’interrompit, elle avait un large sourire, il crut comprendre ce qu'il signifiait. Tu connais mon groupe ? Son sourire se fit légèrement timide, t’aime bien ce qu’on fait ? Elle porta les deux mains à son cœur et ferma les yeux dans un grand sourire, le blond sourit à son tour puis se rembruni après avoir prit une bouffée de sa cigarette. Peut-être que l’aventure Dir en Grey va s’arrêter là. Elle porta sa main à l’oreille du blond, oui à cause de ça, répondit-il. Elle secoua la tête, elle porta sa main à sa gorge, elle la fit remonter jusque son menton et l’ouvrit devant sa bouche puis elle secoua la tête de haute en bas, ensuite elle porta ses mains à ses oreilles et secoua la tête de gauche à droite. On peut parler sans entendre ? Elle acquiesça, mouais, reprit-il, mais chanter… Elle ouvrit alors sa main gauche et y planta son doigt qu'elle fit ensuite tourner à côté de sa tête. C'est quoi ça ? Elle refit le mouvement plus lentement. Euh apprendre ? Elle ferma les yeux rapidement et baissa la tête pour acquiescer. Ouais ça peut s’apprendre mais je sais pas si… Il laissa ses mots en suspend et baissa la tête, Aoi prit sa main, le chanteur releva la tête, elle souriait timidement, elle serra légèrement sa main et fit un rapide mouvement de la tête vers le bas. Tu crois que je suis assez fort pour faire ça ? Elle acquiesça en fermant les yeux, il sourit légèrement, ça le touchait mais son fatalisme l’emportait toujours, je sais pas… La jeune femme porta sa main à son cœur et la referma puis elle la porta sur le cœur du blond en ouvrant son poing, comme si elle venait d’y déposer quelque chose. Kyo sourit plus grandement, tu me donneras ta force ? Elle acquiesça d’un grand mouvement de la tête, c'est gentil, lâcha-t-il en riant.
 -   Qu'est-ce que vous fêtes là vous deux ? La voix de l’infirmière avait fait sursauter Kyo et Aoi.
 -   Je fumais. Répondit Kyo en jetant le mégot de la cigarette qu’il venait de finir.
 -   Vous devriez dormir, il est tard.
 -   On y va. Kyo se leva d’un bon et tendit sa main à la jeune femme encore assise, allé vient Ao-chan, faut que tu me montres le chemin parce que là je suis un peu perdu ! Elle sourit et attrapa sa main.
Ils disparurent dans le couloir comme l’infirmière refermait la porte.

+

Trois soirs de suite, cela avait été de trop pour les deux hommes qui dormaient dans la même chambre que le blond, ils avaient tout les deux demandé à changer de chambre, n’arrivant pas à dormir tranquillement avec les cries que Kyo faisait pendant ses cauchemars. Ils s’étaient encore intensifiés depuis qu'il était là, sans doute le fait d’être à l’hôpital le rendait plus anxieux qu'il ne le laissait paraître. Il était épuisé par ces nuits sans repos, le jour, il essayait de rattraper son sommeil mais entre les visites de ses collègues et amis, entre les batteries de testes, les prises de sang toutes les quatre heures, les activités quotidiens de l’hôpital, qui se résumaient à manger et aux discussions à sens unique avec Aoi, il ne lui restait plus beaucoup de temps. Il ne pensait pas qu’on puisse être si occupé pendant un séjour à l’hôpital.

Allongé sur son lit, un livre entre les mains, il avait renoncé à dormir pour cette après-midi, le médecin lui avait conseillé d’aller voir le psychologue de l’hôpital mais le chanteur avait catégoriquement refusé, il lui avait donc prescrit des somnifères.
La porte de la chambre s’ouvrit lentement et sans bruit, Kyo plongé dans les lignes de son roman ne la remarqua même pas, il leva les yeux une seconde et sursauta, la petite fille qui était souvent avec Aoi se tenait debout juste à côté de son lit. Elle se mit à rire en voyant l’effet qu'elle avait produit chez le blond, il sourit et posa son livre à côté de lui.
 -   Qu'est-ce que tu fais là ? T’es pas avec Aoi ? La petite remua la tête fortement de haut en bas puis elle lui fit le signe qu'il devait la suivre. Toi non plus t’es pas très bavarde, ne ? Dit-il en sortant de son lit et en attrapant la main de l’enfant.
Dans le couloir qui le menait dans un endroit qu'il n’avait jamais vu dans l’hôpital, il marchait main dans la main avec la petite brune qui le tirait péniblement, tout le monde souriait à cette drôle de scène, Kyo lui-même en riait, il se demandait aussi où la petite pouvait bien le mener avec tant de mystère. Finalement ils arrivèrent dans un couloir où Aoi et le médecin se tenaient devant une chambre à la porte grande ouverte, Kyo s’approcha, interrogeant du regard la jeune femme tout sourire. Arrivé à leur hauteur il fit un pas près de la porte pour entrevoir la chambre devant laquelle ils étaient, c'était une chambre capitonnée, Kyo eu un rire franc.
 -   Vous voulez m’enfermer ou quoi ? Je sais bien que je suis un peu chiant mais de la à m’enfermer…
Aoi sourit puis posa une main sur son dos pour le faire avancer dans la chambre. Sur le sol il y avait une chaîne stéréo et à côté gisait le coffret ouvert de l’album Macabre. Le blond écarquilla les yeux, la jeune femme lui tendit alors une feuille.
"Je sais bien que ce n’est pas comme si tu avais les instruments derrière toi et peut-être que tu n’aimes pas chanter sur ta voix mais c'est tout ce que j’ai pu faire. J’ai demandé cette chambre au médecin, tu peux y aller quand tu veux tant qu'ils n’en auront pas besoin pour quelqu'un.
Ici… Tu pourras chanter comme bon te semble, personne ne t’entendras et surtout tu pourras commencer à t’habituer à chanter avec tes appareils…"
Kyo resta pétrifié au beau milieu de la pièce, la feuille en main, regardant le sol, ses yeux étaient tournés vers la chaîne et le coffret mais son regard était vide. Ses mains se crispèrent doucement puis d’un seul coup il déchira la page en plusieurs morceau et les jeta à terre, Aoi se raidit, le chanteur se tourna vers elle, son visage était d’une froideur à faire peur.
 -   Je n’ai pas besoin de tout ça, ça sert à rien, j’arriverai plus jamais à chanter puis je t’ai pas demandé de jouer les mères poules avec moi, occupe toi des gosses, moi j’ai besoin de personne ! Foutez-moi tous la paix ! Lâcha-t-il encore en quittant la pièce d’un pas dur et rapide.

+

Peut-être avait-il exagéré, peut-être que finalement il arriverait à chanter avec ses appareils sur les oreilles, ce n’était pas comme s’il n’en avait jamais eu, et puis il avait été odieux avec Aoi qui avait fait tout ça pour lui. Il n’arrivait pas à dormir, il n’avait pas prit le somnifère que le médecin lui avait emporté, il avait envie d’avoir une mauvaise nuit et ça ne loupait pas. Il se leva et alluma la lumière près de son lit, il regarda Aoi dans le lit d’en face, elle semblait dormir, elle ne lui avait adressé aucun mots, aucun regards depuis ce qu'il avait dit, elle avait même évité au maximum de rester dans la chambre. La jeune femme remua légèrement et se redressa, elle tendit sa main et alluma, elle aussi, la lumière près de son lit, elle se fixa sur Kyo et lui fit un petit signe de tête pour lui demander s’il allait bien.
 -   Oui, oui ça va, lui répondit-il, elle se recoucha alors et porta sa main à l’interrupteur. Attends, lui lança le blond en s’extirpant de ses draps, la jeune femme, interrompue dans son mouvement regarda le blond venir à elle. Elle s’assit dans son lit et lança au blond debout à côté de son lit, un regard froid, réprobateur. Je suis désolé, il la regarda puis baissa la tête, je suis vraiment désolé, j’aurai pas du te parler comme ça, t’as fait tout ça pour moi, ça partait vraiment d’une très bonne attention et j’ai tout foutu par terre. Je suis nul. La main de la jeune femme vint à la rencontre de celle du chanteur, il redressa la tête pour faire face à un sourire compatissant, Aoi se pencha vers sa table de nuit et prit un bloc note et un crayon, elle nota quelques mots et les montra à Kyo.
" Il faut que tu aies plus confiance en toi" Kyo sourit.
 -   Oui je sais, répondit-il en s’asseyant sur le lit de la jeune femme, c'est pas vraiment gagné mais… Je veux bien tenter. Aoi afficha un grand sourire et chercha encore quelque chose sur sa table de nuit, elle prit la main du chanteur, l’ouvrit et y fit tomber une clé. Celle de la chambre capitonnée ? Demanda-t-il amusé, elle répondit d’un grand signe de la tête que c'était effectivement ça. J’irai demain matin, tu pourras venir avec moi si tu veux, mais déjà que tu parles pas, là tu risque d’y perdre quelque point d’audition. Aoi se mit à rire.
Le regard de Kyo descendit du sourire d’Aoi à la clé qu'il tenait en main, il s’y fixa quelque instant et reporta ses yeux sur la jeune femme qui avait retrouvé son calme.
 -   Je peux te poser une question Ao-chan ? Il avait l’air sérieux et légèrement gêné, Aoi en fut troublé, il n’était vraiment pas quelqu'un de prévisible, elle acquiesça, restant tout de même légèrement perplexe. Pourquoi tu veux pas parler ? Le regard de la jeune femme s’assombrit, Kyo regretta sa curiosité. Je suis désolé, reprit-il, ça me regarde pas, t’es pas obligé…
Il fut interrompu par le doigt d’Aoi posé sur sa bouche, elle lui fit un léger sourire avant de fouiller dans un des tiroirs de sa table de chevet. Elle en tira un petit sac en bandoulière noir entièrement brodé de petites fleurs rouges, des roses semblait-il, elle tira de celui-ci une feuille, une page de journal jaunie par le temps et une photo en noir et blanc. Elle tendit cette dernière au chanteur, il s’agissait d’une femme d’une grande beauté, elle était sur une scène, derrière elle il y avait tout un groupe de musicien, elle était chanteuse et ressemblait beaucoup à Aoi.
 -   Elle est très belle, c'est ta mère ? Lui demanda-t-il, elle acquiesça d’un sourire mêlé de fierté et de gêne, elle prit la photo et la retourna, il y avait écrit quelques phrases sur le verso, Kyo les lu à haute voix. "Ma belle Aoi, la voix est un don des dieux, elle te servira à dire les plus belles comme les plus horribles choses, à chanter les plus tristes des chansons et à hurler ton plus grand désespoir. Ta voix, ma fille, ne doit jamais se faire entendre de gens qui ne la méritent pas, ne fait pas la même erreur que moi, mon ange, ne montre pas ton plus beau trésor à des personnes qui pourrait te le voler. Ils m’ont volé ma voix, mais jamais ils ne l’entendront dire ces mots si précieux…" Kyo regarda la jeune femme, c'est "je t’aime" les mots précieux ? Aoi acquiesça en baissant la tête et tendit au chanteur la page de journal, Kyo lu pour lui-même cette fois.
La page titrait en gros "Une voix s’est éteinte", il commença à lire l’article, il disait qu’une chanteuse connue dans sa ville avait été retrouvée morte dans sa loge, il semblerait que l’enquête menée par la police ait prouvé que quelques personnes de son entourage professionnel l’avaient assassiné car, se faisant de l’argent sur son dos, ils n’avaient pas accepté qu'elle veuille mettre fin à sa carrière. Kyo plongea son regard dans celui, triste, de la jeune femme.
 -   Je suis désolé… Aoi baissa légèrement la tête et se mit à écrire sur son bloc note, elle tendit la feuille à Kyo quand elle eut finit.
"Ta voix est un don, comme le disait ma mère, je sais que l’épreuve qui se pose devant toi te paraît insurmontable, mais elle ne l’est pas car tu es fort, tu pourras briser tous ces murs sur ton chemin. Kyo… jamais une voix ne m’a fait trembler comme la tienne y est arrivé, il faut que tu chantes, tu le dois à tout ceux qui ne peuvent pas exprimer toutes les émotions que tu fais passer ! " Kyo releva sa tête et sourit à Aoi.
 -   Je chanterais… Pour toi.

+

 -   Alors celui là ! On vient le tirer de son enfer et il daigne même pas se présenter ! Die sorti de la chambre presque énervé de l’absence de son ami, Shinya, lui, était plutôt inquiet.
 -   Où peut-il bien être ? Demanda-t-il aux trois autres qui ne connaissaient pas plus la réponse que lui.
Kaoru arrêta une infirmière qui passait devant la chambre et lui demanda si elle ne savait pas, par hasard, où serait le blond qui dormait dans cette chambre.
 -   Ah Kyo-kun ! Lui répondit-elle, il est dans la chambre capitonnée ! Tous écarquillèrent les yeux, l’infirmière reprit sans y faire attention, vous êtes de sa famille ?
 -   Ses plus proches amis ! Lança Toshiya.
 -   Ah ! Venez, je vais vous mener à lui.
Les quatre hommes suivirent alors l’infirmière, se demandant tous pourquoi Kyo était soudainement en chambre capitonnée. Après quelques minutes dans le labyrinthe hospitalier, elle désigna une porte aux quatre hommes et repartie. Kaoru fixa la porte puis il se rapprocha et regarda enfin pas la petite vitre qui donnait sur l’intérieur de la chambre. Kyo était bien là, gesticulant comme à tout leurs meilleurs concerts, on entendait vaguement de la musique sortir de la chambre, il lui sembla qu'il s’agissait d’une chanson de leur dernier album. Une jeune femme était assise près d’une chaîne stéréo, elle regardait Kyo danser avec un grand sourire, les yeux de Kaoru se plantèrent à nouveau sur Kyo quand il entendit un cri qu'il savait intrus dans cette chanson ; Kyo chantait-il ?

+

 -   Ça y est, t’as tout ?
 -   Oui c'est bon, répondit le blond à Toshiya qui fermait son sac.
 -   On attend plus que toi ! Kaoru avait déjà commencé à sortir de la chambre suivit de Shinya.
 -   Attendez-moi dehors, j’arrive.
Les quatre hommes sortirent de la chambre en faisant un petit signe de main à la jeune femme, Die referma la porte derrière eux.
 -   Voilà je vais y aller… T’es sûre que tu veux pas prendre mon numéro ou mon adresse alors ? La jeune femme acquiesça, c'est dommage, moi j’aurais tout fait pour qu'on perde pas contact…. J’aurais aimé te donner un truc qui à de la valeur pour moi mais ici j’avais rien… Aoi secoua la tête et pointa sa tempe d’un doigt. Oui c'est vrai, les souvenirs c'est quelque chose de très précieux et on en a quand même de très bon toi et moi, elle sourit timidement. Il prit sa main et lui fit un bisou sur la joue avant de reculer d’un pas. Aoi… je chanterais comme tu me l’as demandé… Je serai ta voix, elle lui fit un sourit et il se retourna vers la porte et fit les pas qui le séparait d’elle, il mit sa main sur la poignée et commença à l’ouvrire.
 -   Et moi ton silence…

+.+.+.+

Et voilà pour mon premier one shot ! Alléluia ! ! XD lol

Vla donc cette petite histoire qui a germée dans mon esprit y’a quand même quelques mois maintenant, un soir quand je dansais comme une folle sur l’album Macabre de Dir en Grey (c'est lolant de danser à la Kyo, on a l’impression qu’il danse comme un fou mais en fait c'est bien en rythme^^). Bref, euh c'est une tite fic qui me tenait à cœur parce que j’ai toujours eu envie d’écrire sur une personne qui a choisit de ne pas parler (trip perso -_-), et je voulais écrire une histoire où il ne serait pas question d’amour… histoire de changer un peu !

Vla, que dire de plus… j’ai pas de description d’Aoi (de Kyo c'était pas la peine… ne ?) parce que je pense pas que ce soit vraiment important, c'est pas son physique qui prône, Aoi est la gentillesse incarnée, trouvez la personne qui est la plus douce aux mondes pour vous et vous aurez votre Aoi ^^

Et comme toujours (ça fait staïle lol) pour vos commentaires, c'est par