Il n’en pouvait plus de la froideur de leurs nuits, les mains puissantes du batteur pouvaient être si douce que quelque fois de leurs simples caresses elles pouvaient lui faire atteindre l’extase. Mais chaque nuit ils s’endormaient en se faisant dos, il ne le supportait plus. Il s’approcha doucement du batteur, faisant attention de ne pas le réveiller, il passa un bras autour de lui et s’allongea tout contre le dos de Takeo. Le bassiste sourit, le batteur respirait fort, il le faisait toujours quand il avait prit du plaisir. Ce n’était pas à cause des tournées et le fait d’avoir déjà dormit dans la même chambre que Takeo qui lui avait permis de savoir comment dormait le batteur habituellement, c'était tout simplement que le bassiste aimait regarder les autres dormir, ça lui apprenait beaucoup de chose sur les gens. Il avait passé beaucoup de temps à regarder son frère dormir, enfant, il souriait beaucoup dans son sommeil, maintenant il lui arrivait de verser quelque larmes, Kohta ne s’attendait pas à ce que son frère lui en dise la cause mais il espérait vivement que ça passe rapidement. Jun, lui, avait son innocence affichée dans un magnifique sourire quand il dormait, Kohta avait prit beaucoup de plaisir en le découvrant, Jun l’apaisait vraiment. Aiji lui était stoïque dans son sommeil mais quelque fois il avait un sourire espiègle qui lui valut des blagues sur ses rêves qui ne devaient pas toujours être saints, depuis que Satoshi avait fait irruption dans sa vie il devait s’endormir avec un large sourire sur les lèvres, c'est du moins ce qu'espérait le bassiste à son guitariste. Le batteur, lui, ne semblait pas trouver la paix dans son sommeil, il avait toujours ce visage triste et faisait souvent des cauchemars, personne ne savait d’où provenait sa tristesse mais ils avaient tous remarqué qu'au fil des années elle s’était atténuée. Maintenant qu'il y pensait, plus ils passaient de nuits ensemble moins le batteur faisait de mauvais rêves, Kohta senti son cœur se serrer à cette constatation, il avait l’impression qu'il appréciait chaque jour plus d’être avec Takeo, chaque sourire de son aîné lui serrait le cœur et ces nuits avec lui, lui devenaient indispensable. Tu vois à quoi tu m’as mené Take avec tes yeux triste, j’arrive même plus à me passer de toi, je suis totalement dingue de toi… Mon vieux je crois même que je t’aime ! Il ne fut pas choqué par sa pensée, comme s’il l’avait toujours sut. C'était peut-être le cas après tout. Mais ce qui lui fit mal c'était de penser que ça n’était pas réciproque, dans l’intimité Takeo était doux mais en dehors de cette chambre il pouvait être si froid par moment, particulièrement avec le bassiste. Kohta eut envie de retourner dans son coin du lit, il avait envie de dormir seul mais sans qu'il ne s’en rende compte, le batteur avait attrapé son bras, l’empêchant ainsi de se séparé de lui. Kohta essaya tout de même de le retirer mais le batteur si accrocha en murmurant quelque chose. Le cœur du blond s’arrêta soudainement, Takeo avait-il dit "reste" ? Finalement il ne bougeât pas, il s’endormit contre le dos du batteur avec une petite lueur d’espoir au moins pour ce soir. Lueur qui disparut le lendemain alors que le batteur était plus froid que jamais.

+

C’était la dernière répétition pour un mois, ils avaient encore un concert dans deux jours mais après celui là ils avaient des petites vacances. Aiji voulait retourner quelque jours chez ses parents à Nagano, Satoshi le rejoindrait là-bas pour un week-end, il sera enfin présenté aux parents de son amant, le jeune architecte était comblé, Kirito irait lui aussi passé quelque jours chez ses parents, Jun ferait de même et Takeo lui voulait aller voir son frère et sa nièce, mais il n’y resterait pas quelque jours, tout au plus une soirée. Kohta n’éprouvait pas le réel besoin d’aller voir ses parents, il allait déjà souvent les voir, il avait finalement appris à aimer Tokyo, en à peine deux mois il y avait trouvé toute sorte d’endroit qu’il appréciait de plus en plus, il s’était rendu compte des charmes de cette ville. Deux mois, c'était aussi le temps qui lui avait fallut pour se rendre compte des sentiments qu'il avait pour Takeo, dès le moment où il avait posé ses lèvres sur lui, Kohta avait senti quelque chose de fort, il en avait eu peur au début mais il s’était finalement laissé envahir par ce sentiment et était retourné vers le batteur. Ce soir là, si Takeo n’avait pas était encore dans le couloir, Kohta aurait sans doute courut chez lui pour pouvoir sentir encore ces lèvres sur les siennes et ses mains puissante sur son corps.
Les nuit qu'il passait avec Takeo le rendait de plus en plus triste, il voyait son sentiment grandir mais rien ne présageait que le batteur ressente quelque chose de semblable, il avait seulement la maigre compensation de pouvoir dormir près de lui presque tout les soirs.

   - Ki-chan, y'a le nouveau Jackie Chan au ciné, on va le voir avec Satoshi, tu veux venir ?
   - Et moi je peux venir ? Jun s’était levé pour se mettre près d’Aiji et afficha un regard d’enfant. Aiji se mit à rire.
   - Mah oui bien sûr ! Il prit le second guitariste par les épaules et firent face au chanteur, Aiji colla sa tête à celle de Jun et ils firent tous deux des mines suppliantes. 
   - Oui oui c'est bon je viens, espèce de gosses ! Ajouta-t-il plus doucement. Jun lui sourit et Aiji se retourna vers le batteur et le bassiste.
   - Tant qu’on y est, ça vous dit vous deux un ciné ce soir ?
   - Non merci, je vais rentrer moi
Quoi ?
   - Ah Takeo tu sors jamais c'est fou ! Faut s’amuser dans la vie !
Ça veut dire quoi ? Je suis censé faire quoi moi maintenant ?
   - Peut-être mais ce soir je suis naze.
On se voit pas ce soir ? Tu veux que je te rejoigne chez toi? Ou tu veux tout simplement pas me voir ? 
   - Rabat joie !
   - Shinya !
   - Hey m’appelle pas comme ça ! 
   - Bah c'est ton prénom après tout Kirito. Jun avait parlé, Kirito ne pouvait plus être en colère ou le simuler, il marmonna quelques chose et Takeo afficha un sourire de contentement.
   - Et toi Kohta, repris alors Aiji.
   - Quoi ?
   - Tu viens avec nous ? Le ton d’Aiji s’était fait plus doux il avait remarqué que Kohta semblait légèrement déboussolé et que depuis quelque temps il semblait même un peu différent, il n’arrivait pas trop à cerner sont jeune compagnon et de ce fait il n’avait pas réussit à savoir ce qui lui arrivait alors il avait opté pour la seule chose qu’il pouvait faire pour lui ; le ménager et être gentil avec lui.
   - Euh oui pourquoi pas.
Il jeta un regard furtif au batteur qui ne broncha pas, qui ne lui adressa même aucun geste ni regard, ce devait bien être que Takeo n’avait pas envie de le voir ce soir.

+

Il n’avait de cesse de penser au batteur, il n’aurait apprécié aucun film, aucune discussions, ni même le fait d’être avec ses amis dans cet état là. Il avait quitté son frère et les trois autres hommes devant le cinéma, il avait prétexté un soudain coup de pompe, il avait dit qu'il s’endormirait sûrement devant le film. Aiji lui avait proposé de remettre le cinéma à un autre soir mais il ne voulait pas gâcher la soirée de ses amis puis il n’aimait pas trop Jackie Chan. Il était donc rentré chez lui, il avait mis sa voiture dans le garage de son immeuble et avait pris l’ascenseur, il tête basse, les yeux vides, il dormirait mal ce soir.
Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent au huitième étage, il fit un pas en dehors, regarda l’interrupteur en face de lui et n’y toucha pas, la lumière ne servirait à rien. Il marchait lentement, ne regardait pas devant lui mais il savait où il allait, il n’avait pas besoin de regarder son chemin. Au bout d’une minute ou deux il leva légèrement la tête pour constater la distance qui le séparait encore du bout du couloir, là où se trouvait son appartement. Il y avait une ombre près de la porte, les lumières de la ville, qui passaient à travers une petite fenêtre, n’éclairaient que très peu le couloir, l’ombre se mit à bouger et se leva. C'était un homme, à peu près de la même taille et de la même carrure que lui, ses cheveux lui arrivaient au-dessus épaule. Kohta n’arrêta pas d’avancer, les yeux sur cette ombre, le cœur battant, son sourire lui revint sur les lèvres.
Il arriva enfin devant l’homme, il regarda l’interrupteur près de sa porte, avait-il réellement besoin de lumière ? Il savait qui il avait devant lui, il savait pourquoi il était là, du moins il s’en doutait, il devait avoir un peu honte, pourquoi allumer la lumière, il ne voulait pas voir que l’autre s’en voulait, il voulait juste que tout reprenne comme à son habitude. Il resta planté quelque seconde devant l’homme puis il se tourna et ouvrit la porte de son appartement, il savait qu’une fois dedans tout reprendrait son cours normal, il se retourna à nouveau vers l’homme, un maigre lumière éclairait leur visage, Kohta lui sourit puis fit un pas pour entré chez lui. Une main le retint, l’autre se rapprocha de lui et murmura près de son oreille.
   - Je suis désolé. Kohta se retourna légèrement pour lui faire face.
   - Il n’y a pas de quoi être désolé Takeo.

Dès la première fois, il s’était dégagé de leur union une douceur incomparable, Takeo avait eu du mal à se l’avouer mais il était presque fière maintenant de penser qu'il pouvait réellement aimer ces relations avec un homme, mais quelque chose le faisait encore douter. Pourrait-il ressentir cela avec un autre homme ? Il avait observé minutieusement beaucoup d’hommes de son entourage et en aucun d’eux il n’avait pu trouver quelque chose qui lui plaisait.
Takeo refaisait encore le tour des hommes qui l’entourait pour répondre à son interrogation quand il entendit les draps se froisser. Kohta commença à bouger lentement et vint se mettre tout près du batteur, il dégageât d’une caresse de sa main les cheveux de Takeo sur la base de sa nuque et y déposa un baiser, le batteur senti alors le blond se blottir contre lui. Cela faisait deux semaines qu'il avait remarqué cette parti de la nuit que Kohta lui cachait, ou plutôt, il ne s’en était pas rendu compte parce qu’il dormait. Chaque nuit le même rituel, il s’était même mis à l’attendre, chaque fois il feignait moins de dormir, chaque fois en silence Takeo s’endormait entouré se la douceur du bassiste. Et cette nuit là ne faisait pas exception, Kohta était venu se blottir contre lui et comme les nuits précédentes Takeo avait eut envie de se retourné, de le prendre dans ses bras, de l’embrassé amoureusement. Le cœur de Takeo se mit à battre fort, était-il vraiment amoureux du bassiste ?
Son cœur n’en finissait pas de le faire mourir, Kohta avait du remarqué maintenant à quel point il respirait vite. Doucement le batteur se mit à bouger, il se sépara de l’étreinte du blond qui cru un moment qu'il allait partir, mais quand il senti ses bras l’entourer il comprit qu'il ne s’était que retourné. Ils allaient enfin dormir l’un en face de l’autre, Kohta attendait cette instant depuis si longtemps qu'il ne réalisa pas tout de suite que les lèvres du batteur s’étaient posées sur les siennes. L’étreinte de Takeo se fit plus forte et plus douce à la fois, son baiser était tendre, ce n’était pas la même chose que d’habitude, Kohta ne comprenait pas, il avait l’impression qu'on son cœur allait exploser tellement il battait fort. Takeo les fit roulé et se retrouva sur le bassiste, les lèvres de Kohta furent libérées de l’emprise de celle du batteur qui se redressa.
   - Tu sais, j’adore ta façon de jouer de la basse. La voix de Takeo avait une drôle d’intonation, du moins c'était une manière de parler que Kohta ne lui connaissait pas, une voix douce, emplie de tendresse, puis le simple fait qu'il parle était étonnant, d’habitude ils ne se disaient rien pendant leurs nuits ensemble.
   - Elle n’a rien de spécial ma façon de jouer, avait articulé difficilement le bassiste qui était perdu.
   - Si, la main de Takeo vint caresser les cheveux du bassiste puis se perdit le long de son visage, quelque fois j’ai l’impression que tu joues pour moi.
Le cœur du bassiste se serra fortement à ces mots, il fut incapable de répondre quoi que ce soit, les lèvres du batteur se déposèrent sur son cou, là où quelque instant plutôt sa main le faisait déjà frissonné, celle-ci s’était d’ailleurs égaré du côté de son bras, elle l’empoigna légèrement pour le remonter sur son dos, Kohta ne résista pas et étreignit son amant. Takeo continua ses baisers dans le cou du bassiste, il passa sa main sous la tête blonde et son bras sous son dos, le batteur se releva légèrement et plaça sa tête à côté de celle du blond et le serra contre lui. Kohta répondit à son étreinte, il avait l’impression que Takeo le serrait dans ses bras comme s’il avait peur de le perdre, comme s’ils s’étaient quitté pendant des mois et qu’ils se retrouvaient enfin. Cette nuit n’avait rien de commune avec les autres, quelque chose avait changé mais Kohta ne savait pas ce que s’était, ils restèrent un moment comme cela, resserrant chaque fois un peu plus leurs bras autour du corps de l’autre, puis le bassiste se décida à rompre cette chaleur pour avoir des explications.
   - Takeo ? Dit-il simplement.
   - Je t’aime. Ce n’était pas tant le fait qu’il l’est murmuré près de son oreille qui fit frissonné le bassiste mais plutôt ces mots, ces sentiments, il détacha ses bras du dos du batteur et le fit se relever. A la lueur de la lune les yeux du batteur étaient étincelant, il n’y avait que pendant les concerts que Kohta avait vu ce genre d’étincelles dans ces yeux habituellement si triste.
   - Tu m’ai… Son murmure fut étouffé par les lèvres du batteur, qui reprit ensuite son étreinte.
   - Oui je t’aime, répondit-il entre deux baisers dans le cou du bassiste, Kohta resserra ses bras autour de Takeo, un bonheur comme il n’en avait plus connu depuis longtemps s’empara de lui.
   - Moi aussi Takeo, je t’aime aussi. D’un coups de rein Kohta les fit basculé et se retrouva à son tour sur le batteur, il se sépara de lui et le regarda. Il lui souriait, ses yeux, cette lueur qu'il y avait en eux, c'était pour lui, s’il avait le regard étincelant c'était parce qu’il était avec lui. Je t’aime, lui répéta-t-il. La main de Takeo sur le dos du bassiste exerça une légère pression.
   - Prouve-le-moi.
Kohta se pencha sur le batteur, affichant un sourit espiègle, ses mains parcoururent le torse finement musclé, il se pencha un peu plus et embrassa son aîné. Cette nuit ne serait pas comme les autres, il pourrait enfin lui faire ressentir tout son amour, il pourrait enfin lui murmurer ces mots à l’oreille, il pourrait enfin être totalement heureux… Il pourrait enfin aimer et être aimé en retour.