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Et sous le ciel étoilé

Je ne sais pas ce qu'il y a de plus dur, être avec tout ses amis et se sentir tellement seul que tous disparaissent ou être seul et vouloir crier à tout le monde qu’on ne veut plus l’être, mais ne pas oser le faire pour ne pas se montrer faible ou dépendant des autres, ou simplement pour ne pas les déranger.
Je sais que tout les gens qui m’entourent m’aiment, ma famille, tout mes amis, ils me l’ont prouvé maintes fois, je n’ai pas à douter de ça, je sais qu’ici, ma vie est voulue, qu'elle manquerait si elle n’était plus. Je sais que dans le groupe je suis à ma place, qu’eux quatre ont besoin de moi comme moi d’eux même si aucun dans nous cinq n’ira le dire aux autres. Pour eux, je suis le plus gentil sous les apparences les plus féroces, mais aucun d’eux ne sait ce que je cache et en ne sachant pas ça, ils ne connaissent pas une bonne part de ce qui fait que je suis moi.
J’en reviens toujours à ça, ça doit m’obséder plus que je ne le pense, pourtant je le vis très bien avec au quotidien. Je parlais de solitude et finalement j’en viens ça, c'est vrai que c'est lié, mais je ne pensais pas à ça au début.
Je ne sais pas si un jour cette part de solitude pourra être comblée comme je le voudrais, je l’espère, mais je sais que moi, je ne pourrais rien faire pour que ça arrive, je me sens déjà assez____

   - Hey Hitsugi, qu'est-ce que t’écris encore ? Ruka se pencha au-dessus du guitariste pour essayer de lire ce qu’il y avait d’écrit sur les pages de son cahier.
   - Des choses et d’autres, répondit-il en le refermant.
   - Waw et sinon ?
   - Rien de très intéressant pour toi Ruka. Le batteur recula pour laisser le brun se lever de sa chaise et mettre son cahier dans son sac. 
   - Oh, pauvre petit Hitsu-chan, tu crois que je m’intéresse pas à ce que tu peux penser ?
   - Si si, mais j’écris rien de pervers, alors… Hitsugi s’assit sur la table, affichant un grand sourire.
   - Hey me confond pas avec l’autre. Niya se retourna.
   - L’autre ?
   - Le pire c'est qu’il sait qu'on parle de lui !
   - Je suis peut-être un pervers mais au moins je donne une couleur masculine au groupe, Ruka se mit à rire sachant à qui cette petite pique était destinée, Niya se leva de sa chaise, fier de sa remarque et commença à allumer une cigarette, Sakito à l’autre bout de la petite pièce arriva en deux pas près du bassiste, lui sauta dessus et attrapa son cou avec son bras.
   - Tu parles pour moi, là, hein ?
   - Bah écoute, si tu te reconnais dans ce rôle, Sakito serra son bras plus fort et bougea comme s’il voulait arracher sa tête au bassiste qui ne broncha pas. Quand Sakito arrêta de gesticuler Niya prit une bouffée de sa cigarette.
   - Ah, tu me fais trop mal, arrête. Hitsugi esquissa un sourire, Niya ne se voulait pas du tout convaincant, il avait dit cela avec un ton d’une pure neutralité, Ruka se mêla au semblant comique de bagarre qui se déroula ensuite, Yomi, qui discutait quelque instant plus tôt avec Sakito vint s’installer à côté de lui pour regarder le spectacle.
   - Et à moi tu me diras ce que t’écris si souvent ? Glissa le chanteur à la seule intention du guitariste.
   - Yomi, c'est pas en fayotant que t’en sauras plus.
   - Là, il t’a eu ! Lança le batteur.
Leur manager passa la porte alors que Yomi tentait de donner un coups à Ruka qui le retenait d’une main.
   - Qu'est-ce qui se passe encore ? Demanda-t-il amusé.
   - C'est la faute à Hitsugi, dénonça Yomi, il veut pas nous montrer ce qu'il écrit.
   - Cherchez pas, moi je sais ce qu’il écrit : mon dieu, débarrassez-moi de ces quatre énergumènes avec qui je bosse.
   - Cinq, patron, t’es compté dedans.
   - 1/0 pour Hitsugi ! Yomi, Ruka, Niya et Sakito firent une mini ola en l’honneur d’un Hitsugi faisant de petite révérence.
L’homme ne broncha pas, il avait mit quelque mois à s’y faire, mais maintenant il savait que quand ces cinq là étaient réunis, mieux valait ne pas les suivre dans leur délire ou ça n’en finirait pas. Il s’assit simplement à la table en attendant que les musiciens veuillent bien en faire de même pour pouvoir parler de leur tournée qui débutait la semaine suivante. Et une fois leur petit numéro finit, ils s’installèrent autour de la table et commencèrent à parler des détails du show. Dans la petite pièce deux personnes n’écoutaient pas, mais toutes les deux savaient que ce n’était pas grave, leur manager était du genre maniaque, il répétait les choses au minimum cinq fois pour être bien sûr qu’elles seraient parfaitement bien comprises et surtout qu’elles seraient exactement comme lui le veut, ce qui, et il l’avait appris à ses dépends, n’était pas une mince à faire ces cinq là. Mais comme il l’avait aussi vite appris, les membres du groupe pouvaient être joyeux et bien bosser, ils se donnaient à fond dans ce qu'ils faisaient, c'était pour cela qu'il avait eu une telle patience avec eux.

Hitsugi avait le regard dans le vide, il n’aimait pas lui-même, cette partie de lui qui le faisait passer du rire au vide en deux secondes, dès que personne ne lui parlait il repartait là-dedans, aujourd’hui plus qu'un autre jour, mais il ne parvenait pas à se l’expliquer. Il y a des jours comme ça, se disait-il pour se trouver une excuse et sans doute les autres le feraient redevenir joyeux quand la réunion serait fini, mais il le pressentait déjà, ce soir, chez lui, il aurait encore mal. La tournée serait une corvée, non pas qu'il jouait la comédie tout le temps, c'était juste qu’il n’y avait pas beaucoup de moment où il pourrait se retrouver seul pour pouvoir se décharger de ce vide en lui, l’exprimer un peu pour mieux l’oublier, tout ce qu'il espérait c'était d’être dans la même chambre que Yomi. Le chanteur ne lui posait jamais de question, il laissait Hitsugi dans son silence, il lui parlait toujours gentiment sans le brusquer et surtout, lui, plus que les autres, savait quand Hitsugi allait mal. Mais jamais ils n’en avaient parlé et même cela, Hitsugi l’appréciait, il n’aurait pas su quoi lui dire s’il lui avait posé la question, Yomi attendait sans doute qu'il vienne lui parler de lui-même ou alors il pensait que ça ne le regardait pas et laisser au guitariste le soin de se confier à la personne qui tenait le rôle de vide âme pour lui. Il sentit sur son bras un léger tapotement, il fixa ses yeux sur Sakito près de lui qui lui faisait signe de la tête de regarder leur manager en bout de table.
   - Tu ne m’écoutes pas Hitsugi ?
   - Pas vraiment, lui répondit le guitariste aux cheveux rouge esquissant déjà un sourire, mais promis, les quatre prochaines fois j’écouterais le tout.
Ruka et Niya pouffèrent de rire, avec le guitariste, ils s’amusaient souvent à compter le nombre de fois où l’homme répétait les choses et ils ne se cachaient pas devant lui.
   - T’as intérêt, lui lâcha-t-il, s’étant lui-même rendu compte qu’il se répétait souvent, il ne se vexait pas pour ce genre de remarque. Mais écoute à partir de maintenant. Hitsugi lui répondit d’un simple hochement de tête, son sourire ne s’étant pas effacer de son visage.

Le guitariste était revenu parmi eux pour suivre la réunion mais une personne ne suivait toujours pas, les yeux fixés sur la chevelure rouge, descendant le long des mèches devant les yeux chocolat, redessinant ses traits, imaginant la sensation que ces piercing pouvait avoir quand on était tout près de lui, quand on le touchait. Il était heureux de voir qu'il souriait maintenant, il savait qu'il en fallait peu pour qu'Hitsugi sourie à nouveau mais face à cela se trouvait désarmé, lui, en général, capable des plus grands délires du groupe, quand il voyait le guitariste triste, il ne savait plus faire rire. Il y avait toujours cette envie de lui demander ce qui n’allait pas, mais il n’osait pas, tout simplement, il ne savait pas si Hitsugi le voulait réellement, il ne lui avait jamais rien dit à propos de ça, mais il se posait toujours cette question : qu'est-ce qui rendait si triste le guitariste ? Et puis il y avait cette autre envie, celle d’aller vers lui, de lui sourire et de le réconforter, de le prendre dans ses bras, de le câliner, de le couvrire de baiser, il y avait cette envie de lui dire : Regarde-moi, je suis là pour toi ! Regarde-moi, je t’aime !
Mais jamais il ne pourrait lui dire cela, comment le prendrait-il ? Hitsugi était quelqu'un de très ouvert, qu'un homme puisse avoir des sentiments pour lui ne le choquerait sans doute pas plus que ça, mais il y aurait forcément quelque chose qui changerait et ça il ne le voulait pas, il avait trop peur de le perdre. Imaginer que le guitariste puisse ressentir quelque chose pour lui, ça jamais, il était tellement beau, si pur et innocent sous ses airs de petite bête féroce, il ne pourrait jamais aimer un être comme lui, il ne méritait pas l’amour d’Hitsugi.
La réunion se finit une demi-heure plus tard, le manager partit, les laissant à leur répétition qu'il entamèrent sans plus tarder.

   - Je crois qu'il est temps qu’on arrête, lança Niya en s’asseyant lourdement sur le petit canapé du studio.
   - Ouais, je pense que c'est bon pour aujourd’hui, annonça Ruka en sortant de derrière sa batterie en s’étirant.
   - Cool, dans ce cas je vais vous laisser ! Tout le monde regarda Sakito ranger au plus vite son matériel avec un large sourire.
   - T’as rendez-vous ? Lança le bassiste.
   - Ouais, répondit-il sans même se retourner.
   - J’espère au moins que c'est pas une fan. Sakito se retourna vers Hitsugi, il allait commencer à s’énerver, il ne supportait pas qu'on puisse penser de telles choses de lui, mais quand il vit le sourire de son ami il comprit qu'il n’avait dit ça que pour le taquiner.
   - Non, dit-il en souriant, c'est une vieille copine, ça fait longtemps que j’ai pas pu la voir et je voulais pas la louper encore avant la tournée. Les deux guitaristes s’échangèrent sourire complice, Hitsugi savait que cette vieille copine comme il disait était aussi sa future petite copine, ou du moins, Sakito espérait que ça allait se faire.
Cinq minutes plus tard le guitariste était parti, suivit de près de Ruka, Yomi mettait sa veste alors que les deux autres discutaient encore d’un arrangement sur la chanson de fin des concerts, il les salua avant de passer la porte.

Dehors il faisait bon, la nuit commençait à tomber lentement, il y avait dans l’air comme une sensation de bien être, comme si, au fur et à mesure qu'on respirait, on était mieux dans sa peau. Sans même s’en rendre compte ça faisait bien dix minutes qu’il était là, devant l’entrée du studio, à respirer profondément, les yeux fermés. La porte derrière lui s’ouvrit et Niya passa tout près du chanteur.
   - Encore là toi ?
   - Il semblerait, Hitsugi est en haut ?
   - Ben oui, s’il était sorti tu l’aurais vu si tu veux mon avis. Yomi ne répondit pas, pas même une émotion ne put se lire sur son visage, bon j’y vais moi. Le chanteur lui fit un signe vague de la tête mais Niya ne le remarqua même pas.
Il y avait encore ces envies, celle de remonter, celle de le voir, encore, toujours, celle d’être près de lui, celle de tout lui dire. Pris d’une folie il repassa la porte derrière lui et monta rapidement les escaliers, il ne voulait pas prendre l’ascenseur, ça lui aurait donné le temps de réfléchir et il ne voulait pas réfléchir. Il ne savait pas dans quel but il montait rejoindre Hitsugi, peut-être qu’arrivé devant lui il ne ferait rien, ne dirait rien, ça lui était déjà arrivé une fois mais il voulait tenter quand même, voir s’il y avait un espoir. Il marchait vite dans le couloir mais plus la porte était proche plus son cœur battait fort puis il ralentit et s’arrêta enfin devant elle, il ne voulait pas l’effrayer en arrivant comme un fou, il attrapa la poignée, la fit tourner et ouvrit doucement. Son cœur battait si vite qu'il ne le sentait même plus, comme s’il venait de s’arrêter, il passa la tête dans l’entrebâillement et ne vit rien. Il ouvrit totalement la porte, entra même dans la pièce, mais rien, Hitsugi n’était plus là. Son sac était toujours posé là, à même le sol à l’autre bout de la pièce mais le guitariste n’était plus là. Yomi paniqua légèrement mais se força à réfléchir, il était peut-être aller prendre un café, non, Hitsugi n’aimait pas le café puis il était passé devant la machine, il l’aurait vu, il était peut-être descendu, mais pour faire quoi, à cette heure là il n’y avait presque personne au studio. Soudainement il ressortit de la pièce en courant, il reprit les escaliers mais pas ceux qu’il avait prit pour venir jusque là, il prit les escaliers qui montaient au toit du petit immeuble.

Hitsugi était allongé à même le sol, les yeux dans les étoiles, il ne se lassait jamais de ces moments là où il pouvait s’évader, enfin seul, juste lui et le ciel. A le voir, on devait croire qu'il était triste dans ces moments là, mais c'était, en fait, les rares moments où il se sentait vraiment bien, il ne pensait pas, ou peut-être juste quelque fois, il osait s’imaginer comment la vie pouvait être si son amour était partagé, mais il redescendait vite sur terre, l’autre ne s’intéresserait sûrement jamais à lui de cette manière là. Il entendit la porte grincer et releva la tête pour voir qui c'était.
Yomi se sentit soulagé, comme s’il l’avait perdu et qu'il l’ait maintenant retrouvé, il essaya de ne pas le montrer en affichant un petit sourire.
   - Qu'est-ce tu fais là ? Lui demanda le guitariste.
   - Je voulais te voir. Répondit Yomi en s’approchant, il avait calmé ses ardeurs mais était résolu à lui parler, il voulait se rapprocher de lui, pouvoir enfin savoir pourquoi il était si triste quelque fois. Je peux m’installer près de toi ? Dit-il en pointant un doigt vers le sol.
   - Biensûr. Hitsugi reposa sa tête par terre et Yomi vint s’allonger tout près de lui. Pourquoi tu voulais me voir ?
   - Ben… J’ai remarqué que t’étais pas vraiment bien avant. Hitsugi resta silencieux, c'est peut-être trop indiscret de te demander ça mais… qu'est-ce tu as ?
Il fallait bien que ça arrive un jour, pensa le guitariste, il fut troublé et ne put que balbutier une réponse.
   - Euh et ben euh je…
   - Je comprendrais, l’interrompit Yomi, que tu n’aies pas envie de m’en parler… Hitsugi eu un pincement au cœur, la voix de Yomi était marquée une forte déception, ça le toucha.
   - C'est pas ça, reprit-il d’un ton doux, c'est juste que je sais pas comment l’exprimer. Yomi sourit, on y arrive doucement, pensa-t-il.
   - D’accord… Tu penses que ça pourra s’arranger ? Hitsugi se voulait optimiste devant les autres mais à cet instant précis il ne voulait pas mentir.
   - Je pense pas non. Yomi eu un pincement au cœur et se releva, il voulait parler à Hitsugi les yeux dans les yeux.
   - C'est dommage parce que moi je…
En se relevant il s’était retrouvé presque au-dessus de lui, son visage tout près du sien, leurs torses à quelque centimètre l’un de l’autre. Hitsugi le regardait, on lisait bien dans ses yeux que cette situation le troublait mais pas dans le mauvais sens, les lèvres entrouvertes, il essayait de dire quelque chose semblait-il mais aucun son ne sortait. Yomi descendit sur le guitariste sans qu'il n’en remarque le mouvement, poussé par l’envie, ce n’était plus lui qui agissait. Leurs lèvres s’effleurèrent une première fois puis une seconde, Yomi se colla totalement à lui, lui donnant des dizaines de baiser sur les lèvres, furtifs mais chacun emportant une vague de plaisir, puis leurs lèvres ne se séparèrent plus, ils échangèrent un long et profond baiser. Les bras d’Hitsugi s’enroulèrent autour du corps frêle du chanteur, le serrant toujours plus fort mais craignant de lui faire mal sous l’ardeur de son étreinte, Yomi glissa sur lui et quand leurs lèvres se séparèrent il se serra contre le guitariste et enfouis sa tête près de la sienne.
   - J’aime pas te voir triste Hitsugi, c'est la chose qui me fait le plus mal au monde, c'est tellement mieux quand tu souris, t’es tellement beau quand tu me souris, je veux pas te voir triste, je veux pas. Hitsugi resta légèrement stupéfait par cette révélation, Yomi l’aimerait-il ? Ce baiser le prouvait peut-être, ce qu'il venait de lui dire ne le faisait plus douter, il resserra son étreinte et murmura au blond.
   - Si j’étais triste c'était parce que je ne savais pas si tu pourrais m’aimer un jour. Yomi se releva et inonda le visage du guitariste de baiser.
   - Je t’aime, je t’aime tellement Hitsugi. Le guitariste sourit sous la cascade de baiser et attrapa le visage de l’autre pour pouvoir le regarder dans les yeux.
   - Alors je ne serais plus jamais triste. Yomi afficha un sourire radieux, Hitsugi rapprocha son visage du sien et l’embrassa. Lorsqu’ils se séparèrent Yomi se blotti contre le guitariste et ils restèrent là un moment, murmurant l’un pour l’autre.
   - Je t’aime.
   - Dis-le-moi encore.
   - Je t’aime.
   - Encore.
   - Je t’aime.
   - Encore…

 

Une suite ? Na y'en a pas ^^
mais vous pouvez toujours me la demander, c'est par là